Thierry Breton a systématiquement planté toutes les entreprises qu'il a dirigées, essentiellement des entreprises publiques. Son modus operandi est malin. A grand coup d'acquisitions spectaculaires et de communication, il fait monter la pression et le cours des actions, mais s'arrange pour quitter le navire avant que l'usine à gaz qu'il a créée n'explose, laissant d'autres se dépatouiller avec les conséquences. De Bull à Atos (lire l'excellente enquête de Marc Endeweld) en passant par France Télécom (l'ancètre d'Orange), Thomson et le Fururoscope de Poitiers, tout ce qu'il a touché s'est toujours transformé en trou noir financier pour l'Etat et les Français. Alors qu'il était ministre de l'économie et des finances, il poussa pour et obtint la calamiteuse privatisation des autoroutes... En revanche, question patrimoine, tout va bien pour lui.
Son Digital Service Act - un dispositif néofasciste et néolibéral - s'avère un nouveau plantage: les plateformes feront ce qu'elles voudront et contesteront les amendes devant la justice européenne. Sans compter que la liberté d'expression est une liberté fondamentale garantie constititutionnellement par chaque Etat membre de l'UE, UE qui n'est pas un Etat souverain et n'a pas de Constitution. Rappelons que le Conseil constitutionnel avait déjà retoqué la loi Avia dont le DSA n'est que la resucée. Il s'agira donc soit de le saisir à nouveau pour faire invalider une à une les dispositions du DSA tel que transposé en droit français, ou bien d'attaquer le DSA devant la CJUE en démontrant qu'il ne relève pas d'une compétence européenne. Ou devant la CEDH, par le biais de la déclaration européenne des droits de l'Homme et de l'arrêt Handyside. C'est du moins ce que des sources bien informées au sein des Gafams nous disent. Les rondomontades et les coups de mentons de M. Breton ne semblent pas inquiéter grand monde.
Hier, Thierry Breton recevait à nouveau à Bruxelles la conseillère adjointe à la sécurité nationale de Joe Biden, chargée de la cybersecurité et des technologies émergentes, Anne Neuberger. Mauvais arrière goût de la tentative de recruter l'américaine Fiona Scott Morton comme économiste en chef de la DG concurrence alors qu'un ressortissant d'un pays tiers ne peut être employé par les institutions européennes ? Bruxelles succursale de Washington ? Pourquoi donc un commissaire européen au marché intérieur reçoit-il la conseillère adjointe à la sécurité nationale alors que l'Union européenne ne dipose d'aucune compétence en la matière, compétence qui réside chez les Etats membres? Comme avec la Covid, la Commission européenne s'arrogerait-elle des prérogatives que les traités ne lui confèrent pas? Agirait-elle avec la même opacité et le même niveau de corruption pour des intérêts qui ne sont pas ceux des citoyens européens ?
Intéressant personnage qu'est Mme Anne Neuberger née Karfunkel en 1976, exemple parfait de ce qu'est l'administration Biden.On pourrait croire qu'avec un poste pareil, elle est ingénieur, mathématicien, ou informaticien et cumule des années d'expérience technique. Raté !
Mme Neuberger a grandi dans la fameuse communauté juive hassidique de Boro Park à Brooklyn, New York. Ella a obtenu sa licence (Bachelor of Arts) au Lander College pour les jeunes femmes du Toro College, une université privée juive, et en 2005, un Master of International Affairs de l'Université de Columbia. Avant de rentrer en politique, elle a occupé différent postes dans la finance et fut notamment chargée de l'acquistion de la division "consignation et fiducie" de la banque Wachowia. Attendez un instant ! La banque Wachowia, celle qui a blanchi plus de 300 milliards pour le compte des cartels mexicains (alors que Mme Neuberger y était en poste) ?
Coincidence? C'est en 2007 que Mme Neuberger rejoint la Maison Blanche comme "fellow" pour finir au Pentagone sous-directrice des finances de la marine américaine. Elle ne dispose d'aucune expérience militaire, du secteur de la défense et du secteur maritime. En 2009, elle rejoint la NSA, où elle a notamment dirigé la sécurité électorale (y compris le US Cyber Command pour ce sujet-là). La sécurité électorale, vous savez, cette giganstesque opération de manipulation et de censure exposée par Jacob Siegel dans Tablet Mag et dont L'Eclaireur a publié la traduction française...
En 2019, elle prend les fonctions nouvellement créées de directrice de la cybersécurité à la NSA. Sans aucune compétence technique. Chez les Chinois, chez les Russes, chez les Israéliens, chez les Anglais, chez nous les Français, les personnes qui occupent ce type de poste sont des techniciens de haut vol, ingénieurs, cryptographes ou informaticiens blanchis sous le harnais. Puis en 2021, elle est nommée conseillère adjointe à la sécurité nationale de Joe Biden. Comment donc Mme Neuberger a t-elle pu obtenir des postes pareils, alors qu'elle n'en a visiblement pas les compétences ?
La réponse est simple: idéologie manageriale, politique. Et les donations de ses parents. Car Mme Neuberger a pour père George Karfunkel, le fondateur de AmTrust Financial Services, une compagnie d'assurance multinationale qui en 2021 a plaidé coupable de fraude dans le cadre d'une enquête mené par la SEC, le gendarme de la bourse américain. Famille Karfunkel qui va de scandale en scandale. Sous fond de suspicion de manipulation des cours de l'action de Kodak et de son sauvetage par l'Etat fédéral.
Un ancien ministre français (scolarité à l'école alsacienne, prépa à Louis Legrand puis Supelec, qui n'a somme toute jamais fait que de la politique et qui - selon la formule de Régis Debray - est un "gallo-ricain" passé par la Havard Business School) et une fille à papa milliardaire américaine pure représentante du complexe politico-desinformationnel (certains diront de l'Etat profond) gérant la "cybersécurité" alors que tous deux sont issus d'un système que l'on sait corrompu: que pourrait-il bien se passer de funeste ?