On dirait que la résistance s'organise.
Lire ce reportage de Basta!, le canard fondé par François Ruffin, dont deux journalistes sont allées à la recontre d'un collectif d'habitants qui conteste le bonanza immobilier avec Tony Parker en vedette américaine, bonanza visiblement destiné à des investisseurs fortunés et essentiellement parisiens qui auraient des vélléités de vendre leur résidence secondaire en Provence, dans le golfe du Lion ou dans le golfe de Gascogne pour venir prendre le frais, réchauffement climatique oblige, dans ce qui serait un Center parc de luxe pour bobos urbains en plein cœur du Vercors.
L'écologie, la forêt, les arbres, la biodiversité, l'eau, l'argument de la défense de l'environnement et de la nature, c'est bien beau. Mais ce n'est pas ce qui fera reculer les bétonneurs. Parce que, comme il est à juste raison écrit dans l'article de Basta!, le ski, c'est des millions, alors que l'immobilier en montagne, c'est des milliards. Les stations de sports d'hiver françaises n'ont jamais vécu du tourisme, mais de l'immobilier...
On reste cela étant un peu sur notre faim avec l'article de Basta! Les journalistes n'ont pas pris la peine d'enquêter sur les autres investisseurs de Infinity Nine Mountain, société dont Tony Parker n'est bénéficiaire qu'à 59%. On remarque par exemple sur pappers.fr que son directeur général est Federaly, un groupe immobilier lyonnais dirigé par Ruben Jolly. Quel est le rôle de Tony Parker? Tête de gondole et investisseur passif se contentant de toucher le produit de son placement ou bien investisseur actif ? Quelles sont ses relations avec Reuben Jolly, le parton de Federaly, qui sponsorise l'équipe LDLC ASVEL FEMININ dont Tony Parker est l'actionnaire majoritaire depuis 2017 ?
Même remarque pour les deux gros projets immobiliers, le Hameau des Arolles et Ananda Resort et leurs montages financiers. Il est par exemple d'usage de constituer une société de développement et de commercialisation par projet, dont le financement sera bancaire et en grande partie in fine, c'est à dire que le principal et les intérêts sont remboursés en fin de commercialisation (ou par tranche de commercialisation).
Tout un paquet de questions en suspend, de celles que les promoteurs immobilier n'aiment généralement pas qu'on pose.
Tenez, nous à L'Eclaireur, allons-nous nous y coller. Parce que depuis le rachat par Infinity Nine Mountain de la station de Villard de Lans en 2019, rien n'est sorti de terre, et à notre connaissance aucun permis de construire n'a été délivré.