L'hebdomadaire hambourgeois affirme que tous les indices pointent vers Kiev quant au sabotage de Nordstream. Au moment où l'offensive ukrainienne se finit, comme prévu, en eau de boudin. Au moment où le ministre de la défense ukrainien, qui aurait détourné près de 400 millions de dollars depuis le début de la guerre, est limogé et remplacé par plus corrompu que lui. Au moment où le chef d'Etat major ukrainien est sur la sellette, car il faut bien trouver un lampiste qui portera la responsabilité de la défaite. Et Der Spiegel insiste sur le fait que Zelensky n'était pas au courant de l'opération visant les gazoducs. Sornettes et billevesées.
L'Ukraine n'a jamais possédé les capacités nécessaires à la planification et à la réalisation d'une telle opération. D'une complexité rare, ce sabotage a nécessisté des mois de préparation: reconnaissance de l'endroit propice pour déposer les charges, conception et test de ces charges, entrainement des plongeurs, des équiqes logistiques et de sécurité etc.
Ce sabotage n'a pas pu être réalisé à partir d'un voilier de 12 mètres. Plonger à plus de 60 mètres nécessite une chambre de décompression, que ne peut pas accomoder un bateau de cette taille. Bateau qui n'a pas non plus la capacité de transporter le matériel et surtout les explosifs nécessaires, qui ne sont pas de simples pains de plastic. Les gazoducs sous-marins sont réalisés en acier blindé coulé dans du béton. Ils sont prévus pour résister à des tremblements de terre. Les percer revient à percer le mur d'un bunker. Il faut des charges faconnées particulièrement puissantes, donc très lourdes.
Le détroit de Bornholm où a eu lieu le sabotage est situé dans ce qu'on appelle en jargon otanien les "Baltic approaches". C'est la zone maritime la plus surveillée au monde, puisque c'est par là que la flotte russe du Nord accède à la haute mer. Une densité de radars, d'hydrophones et de capteurs telle que celui qui pète dans la mer est immédiatement repéré. Sans compter la surveillance satellite et électronique permanente. Il est impossible qu'un bateau s'arrête les quelques heures nécessaires à l'opération sans provoquer l'intervention immédiate des gardes côtes et des marines de guerre danoises et suédoises.
Quand un service planifie une telle opération dont le résultat va forcément se voir, il prévoit d'effacer ses traces. Quoi de mieux pour ce faire que de charger une équipe d'en créer de fausses - passeports, transactions par cartes bancaires, traces d'explosifs dans un voilier etc. - consitutant une fausse piste suffisamment crédible pour contenter enquêteurs et médias ? Il est donc possible qu'un commando ukrainien ait bien loué le voilier à partir d'une vraie-fausse agence située en Pologne dont la propriétaire est ukrainienne. Il est fort possible qu'un commando ukrainien ait navigué pendant trois semaines dans la Baltique, laissant traces d'ADN et d'explosifs dans le bateau. Mais il ne peut s'agir que d'une histoire de couverture, qu'est venu perturber Seymour Hersch avec ses révélations.
Histoire de couverture que l'on doit aux Américains, complaisamment rélayée par les services néerlandais (totalement inféodés aux Américains), par les services allemands (totalement inféodés aux Américains), et validée par des dirigeants allemands et français en dessous de tout. Quant à Der Speigel, n'oublions pas que comme tous les grands médias européens, il fut stipendié par la CIA durant la guerre froide et n'a jamais eu de scrupules à publier des articles de commande. Quand on constate la propogande et les infox qui sont propagées dans les grandes presses allemande, française et anglaise, quel crédit peut-on donner à ce qu'on nous présente comme une enquête ?
La réalité, la seule possible, est simple: les USA et la Norvège ont réalisé ce sabotage avec la complicité passive du Danemark et de la Suède, comme l'a relaté Seymour Hersh. Des Etats membres de l'Otan ont commis un acte de guerre contre d'autres Etats membres de l'Otan, en premier chef l'Allemagne et la France. Cela signifie tout simplement que l'explosion de l'OTAN est inéluctable. Comme celle de l'UE, dont la Suède et le Danemark sont membres. La fable qu'on nous raconte là n'est qu'une tentative puérile de les éviter.