On ne sait ce qui doit le plus choquer : l'annonce par Emmanuel Macron à l'issue du Conseil de planification écologique de 700 millions d'euros alloués par l'Etat pour financer 13 RER métropolitains. Ou la surprise matinée de naïveté des élus qui ont cru à leur RER ou feint d'y croire.
L'Eclaireur vous en parlait longuement en décembre dernier. L'article est à lire ici. De ces RER aussi hypothétiques que politiques dont on voyait à peine le début d'un commencement, si ce n'est quelques annonces sans aucun engagement financier, chacun attendant de l'autre, et notamment de l'Etat, qu'il dise combien il va mettre à la poche.
Avec 700 millions d'euros, Emmanuel Macron vient clairement de faire comprendre qu'il se moquait éperdument, après le fret, des RER. Bref du ferroviaire. En juillet dernier, le conseil d'orientation des infrastructures (COI) estimait, pour 14 projets de RER, le montant des investissements entre 15 et 20 milliards d'euros. Léger ? A Lyon, le RER est estimé à 7 milliards d'euros. Celui de Grenoble à 1 milliard. Chiffres de 2019 qu'il faudra revoir vraisemblablement à la hausse.
A Grenoble, les élus qui voient dans cette annonce une "plaisanterie de mauvais goût", ont fait leurs calculs. Sept cent millions d'euros, cela porte la contribution de l'Etat à 53 millions d'euros en moyenne par projet. Le coût des études en gros.
"A titre de comparaison, 700 millions d'euros, c’est le montant évalué pour doubler les voies entre Moirans et Grenoble et ainsi stopper les nombreux retards auxquels font face les usagers des liaisons ferroviaires entre Grenoble, Lyon, Paris, les Alpes du Nord et du Sud, Valence et le sud de la France", soulignent dans un communiqué commun la Métropole de Grenoble, le syndicat des mobilités et les intercommunalités concernées, Grésivaudan et Voironnais. "Vingt pour cent environ des trains qui y circulent sont en retard. Ces dernières années, on comptabilise plus de 10 trains supprimés chaque semaine sur cette section".
En décembre dernier, L'Eclaireur mettait sa main à couper que les RER métropolitains, éléphants blancs en devenir, allaient finir sur une voie de garage. Prêts à venir rejoindre sur la liste des projets avortés, comme celui de tram-train au nord de Grenoble qui visait déjà (ou encore) à désengorger l’agglomération. On y est. La planification (sic) écologique (re-sic) d'Emmanuel Macron.