(La photo d'illustration est une capture d'écran du site Dauphiné Libéré. L'auteur et le copyright apparaissent en cliquant sur la photo)
La Chartreuse n'est pas libre ?
On peut librement y randonner sur les chemins balisés à cet effet, sur lequels on doit rester. Parce qu'une partie du parc naturel régional est une réserve naturelle, et ne pas le faire expose à des amendes plutôt salées distribuées par des agents de la police de l'environnement qui font très bien leur métier parce qu'intraitables. En dehors de la réserve naturelle, on reste sur les chemins balisés, sinon on empiète sur des propriétés. Pas le droit d'y pénétrer, d'y bivouaquer etc. sans l'autorisation du propriétaire, public comme privé. Car oui, même la propriété de l'Etat est dans les faits privée, puisque l'Etat possède exactement les mêmes droits qu'un propriétaire privé, à la seule différence que la propriété de l'Etat est inaliénable.
Nous vous avions déjà parlé dans ce podcast de la fausse polémique lancée par des militants de leur seule propre cause, et certainement pas celle de la nature. Le propriétaire du domaine dans lequel est située la tour percée est dans son bon droit le plus absolu. Dans un pays civilisé, c'est le droit qui régit les rapports sociaux, pas les caprices et le nombril de Pierre, Paul et Jacques.
Entre 500 et 1000 personnes accoutrées en parfaits randonneurs modernes - et qui pour la plupart ne vivent pas dans le massif de Chartreuse - ont participé le 15 octobre à un défilé forcément "pacifique et citoyen" contre la "privatisation de la montagne" à l'appel du Collectif Chartreuse et d'autres collectifs écologistes.
L'imbécilité n'attend pas la taille des pieds comme disait l'autre. Oui, on provoque. On se moque. Sinon on va devoir commencer à braconner l'écoloboborando quechuae à poils longs, espèce protégée par le code pénal alors qu'elle pullule et est nuisible. Car oui ! Si l'Etat ne le fait pas, nous prendrons nos responsabilités pour protéger la biodiversité en assurant que sa population soit saine et d'une taille soutenable pour l'écosystème ! (on vous a dit qu'on provoquait).
La situation est si grave qu'une sous-espèce parfaitement étrangère à la région est venue s'y implanter malgré le réchauffement climatique, l'écoloboborando hellyhansenae norvegicus. Sa présence a été capturée par le photographe animalier du Dauphiné Libéré, et il est identifiable par sa queue en forme de drapeau rouge à croix bleue à liseré blanc, voir en illustration. MaÎtrisant à la perfection son cri guttural, nous lui bramons Herregud, kan'ke du ta nisselua di paa og tie stille ? I Norge, jakt er tillat i natur reservat. Ser du baade öst og vestmarka i Oslo? Man jakter der ! Derfor kom ikke her aa fortelle oss franskmen hva vi bör gjöre, hvordan vi skal forvalte naturen vaar ! (C'est drôle ces gens qui continuent chez eux à chasser la baleine alors que c'est strictement prohibé par plusieurs conventions internationales et qui viennent nous dire ce que nous devons faire chez nous).
Ce que ces braves gens ne comprennent pas, c'est que la notion de propriété est à constraster avec celle d'espace public. Le droit à la propriété est constitutionnel. La nature n'est pas l'espace public. Nulle part. Il y a toujours un propriétaire. Partout. L'espace public est la partie du territoire appartenant à la collectivité où elle a décidé de la libre circulation. Un parc ou une réserve naturelle ne garantit pas la liberté de circucler mais pose des obligations de gestion et un encadrement strict des activités s'y déroulant. C'est d'ailleurs ce que rappelle la loi de février 2023 exigée par ... des défenseurs de la nature.
Un propriétaire dispose de l'usus (usage exclusif), de l'usus fructus (l'usufruit, la possibilité d'exploiter ou de louer sa propriété) et de l'abusus (du droit de disposer par la vente ou l'hypothèque de sa propriété). Cela vaut également pour l'Etat et les collectivités qui font ce qu'ils veulent de ce qui leur appartient dans les condtions prévues par la loi. Une partie de la réserve de Chartreuse est une réserve intégrale, située sur des parcelles appartenant à l'Etat, qui a donc décidé de son interdiction totale d'accès.
Quant aux deux députés EELV - ah pardon, les écologistes - qui ont déposé une proposition de loi sur le droit d'accès à la nature, ils sont aussi scizophrènes que clientélistes. Les droits des uns ne peuvent s'excercer au dépend des droits autres. L'Etat ne peut imposer, une fois encore, la liberté de circulation que dans ce qui lui appartient.
Comment ambitionner de protéger la nature en exigeant que des nuées de criquets y fasse des randonnées sans aucune forme de contrôle ? Cela ne suffit pas d'avoir vu le Mont Blanc transformé en boulevard ? Ca ne gêne personne de voir le lac Achard devenir tous les étés le camping des flots bleus ? Cela ne dérange pas que plus de 300 000 personnes arpentent chaque année la réserve naturelle de Chartreuse à coût important pour la collectivité alors que les retombées économiques locales sont négliegables, les randonneurs achetant quasiment tout dans la vallée à part 500 grammes de tomme au Charmant Som et montent en voiture pour éviter la marche d'approche ?
Bref, encore une minorité agissante et puérile qui croit que le monde tourne autour de ses exigences nombrilistes. Le savoir-vivre en randonnée consiste à ne randonner que là où on a le droit de le faire, c'est à dire sur les sentiers balisés. Et c'est très bien ainsi.