Invité de franceinfo, Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, a justifié sa décision d'interdire la manifestation de soutien au peuple palestinien prévue samedi 28 octobre en raison des propos que les organisations ont pu tenir et "qui pouvaient laisser à penser au soutien du Hamas".
Sur la base donc d'une supputative interprétation des propos tenus par les organisateurs de la manifestation, le préfet de police, dont la mission est d'assurer la sécurité publique rappelons-le, bat en retraite. Dit autrement, le risque n'est pas l'antisémitisme ou le négationnisme, mais son expression et son corollaire, le droit de manifester. Ce au nom, non pas du maintien de l'ordre mais de critères "immatériels" et moraux. "Le seul fait qu'on puisse tenir des propos négationnistes, antisémites ou de soutien au terrorisme, c'est pour nous un problème, c'est ce qui justifie ces interdictions", a argué Laurent Nunez.
Rappelons que la France est le seul pays où le gouvernement veut interdire les manifestations pro-Palestine. Qu'aucun trouble à l'ordre public ne s'est manifesté lors des précédents rassemblements que nombre de préfets ont tenté d'interdire avant d'être rappelés à l'ordre par le juge administratif (juges des référés qui ont cassé les interdictions).
Ne reste plus donc qu'à inventer un nouveau critère de droit public sur lequel le juge administratif va devoir plancher : l'immoralité.