"Depuis l’attaque barbare du Hamas sur le sol israélien et la réplique de Tsahal, la guerre en Ukraine se trouve reléguée au second plan. En réalité, ce phénomène s’observe depuis plusieurs mois", réalise (sic) Le Figaro.
En réalité, la guerre en Ukraine est quoi qu'on en dise, terminée. Pas dans le sens premier de combats qui continuent de tuer des centaines voire des milliers d'Ukrainiens avec la participation des Occidentaux – rappelons que le soutien militaire de l'UE à l'Ukraine tourne officiellement autour de 25 milliards d'euros. Mais une guerre terminée en terme d'issue car basée sur l'illusion d'une victoire déconnectée de toute réalité, qu'elle soit historique, militaire ou politique.
Cette issue, celle d'une guerre impossible à gagner, la "garde rapprochée" de Zelensky en a fait le constat. Alors que le chef de l'Etat ukrainien dit encore croire en une victoire finale de son pays sur la Russie, un de ses plus proches collaborateurs s'est confié à un journaliste du Time dans un article à lire ici (pour l'anecdote, le célèbre hebdomadaire américain avait élu Zélensky homme de l'année en 2022...). « Il se trompe. Nous sommes à court d’options. Nous ne gagnons pas. Mais essayez de lui dire cela. » Au contraire même, l'entêtement de Zelensky a nui aux efforts pour trouver une autre stratégie, et notamment celle de négocier un accord de paix avec les Russes.
La guerre perpétuelle donc. Mais pour justifier le peu d'avancée de l'Ukraine sur le front, des fusibles vont sauter. Au moins un ministre devrait être limogé, ainsi qu’un général de haut rang chargé de la contre-offensive ont fait savoir ces proches de Zelinsky au Time. "Certains commandants de première ligne ont commencé à refuser les ordres d’avancer, même lorsqu’ils venaient directement du bureau du président. Ils veulent simplement s’asseoir dans les tranchées et tenir la ligne. Mais nous ne pouvons pas gagner une guerre de cette façon". Bientôt un putsch ?
On ne peut que vous engager à lire l'article, et d'une manière générale vous en remettre aussi si ce n'est pas deja fait à la presse étrangère, et notamment anglo-saxonne, pour avoir un autre récit de cette guerre. Car vous ne trouverez rien ou presque de ces informations dans les grands médias français. Elles n'ont en tout cas pas fait les gros titres. Pas un n'a repris ces confidences quand elles se sont faits jour – c'était le 1er novembre – pas plus pour simplement les relayer puisqu'il s'agit bien là d'informer le lecteur que de s'en faire un écho plus critique.
Non, bien sagement, les médias français alignés derrière l'AFP ont attendu la conférence de presse de Zelensky pour faire les gros titres oui, mais sur la réaction du principal concerné. On a ainsi droit depuis vingt-quatre heures à un florilège de "La guerre en Russie n'est pas dans une impasse", titre copié-collé dans toute la presse française. La guerre est terminée ? Pas la médiatique. En fait si. La guerre médiatique est terminée. Qui écoute encore les médias?