A Bruxelles, c'est la dèche. A force d'avoir trop donné à Kiev, les institutions européennes sont obligées de se serrer la ceinture. Il manquerait 66 milliards d'euros pour faire la maille puisque manifestement les 1 216 milliards d’euros censés couvrir les frais de l’Union européenne sur la période 2021-2027 ne suffisent pas.
Ursula von der Leyen, qui s'affirme comme le commandant en chef(fe) de l'UE (on cherche toujous Charles Michel) s'en est donc allée faire la manche auprès des Etats-membres. Qui renâclent forcément en ces temps d'austérité budgétaire où on leur demande à eux de se serrer la ceinture et de réduire dette et déficits. Voir comment en France, Bruno le Maire se contorsionne pour faire passer son budget 2024 sous la barre des 3 % de déficit...
Car après le baton, il y a la carotte : la promesse pour Paris de 10,3 et 7,5 milliards d'euros d'aides européennes en 2023 (il va falloir se dépêcher un tantinet) et en 2024.
Dans le lot, il y en a qui devraient se serrer un peu moins la ceinture que d'autres. Ce sont les fonctionnaires européens. Une véritable armada. Ils sont 43 000 au sein des institutions européennes dont 32 000 à la Commission europénne. Dont un gros paquet de traducteurs, tous les textes officiels étant publiés en 24 langues. Des postes convoités. Le revenu moyen d'un agent de l'Union européenne s'élève à 6.500 euros nets par mois (sans parler des avantages), soit plus de deux fois le salaire moyen des fonctionnaires français. Parce que les cadres supérieurs et de direction sont sur-représentés au sein des institutions de l'UE et du fait d'un temps de travail supérieur (40 heure au lieu de 35) ?
N'empêche. En juin dernier, les salaires des eurocrates avaient déjà été revalorisés pour tenir compte de l'inflation. Pas celui des citoyens lambda, non. De la sorte qu'un "secrétaire de la Commission gagne aujourd’hui plus que le Premier ministre roumain" (Libération).