Les coûteuses technologies américaines et occidentales ne servent plus à rien. Notamment en matière de défense anti-aérienne. Pour passer une défense anti-aérienne, même la plus sophistiquée, il suffit de la saturer. C'est à dire envoyer des roquettes, des missiles et des drones peu coûteux en nombre suffisant pour que les capacités de détection et d'interception ne puissent pas tout arrêter. Sans compter la révolution en matière de contre-batterie que constituent les drones. C'est la première leçon à retirer de la guerre en Ukraine, que nous n'avons toujours pas intégrée.
Le dôme de fer israélien est une blague. Peut-être effiace contre quelques dizaines de missiles simultanément mais sans aucun intérêt dès qu'on passe à plus d'une centaine de vecteurs. Prenons les systèmes Patriots, dont l'inefficacité est avérée. Des sytèmes à plusieurs dizaines de millions de dollars qui, peu mobiles, peuvent être mis hors d'usage avec une dizaine de drones coûtant moins de 20 000 dollars pièce.
Mais il y a bien pire. La capacité de production des missiles patriot plafonne depuis 2010 à deux cents unités par an, ce qui depuis 2013 est insuffisant pour faire face à la demande. L'Arabie Saoudite avait dû en mendier l'achat à ses voisins et alliés pour remplacer ceux tirés pour intercepter drones et roquettes houtis dès 2015, parce que les Américains étaient dans l'incapacité de livrer.
2023, ce n'est pas 1991 Nous n'avons pas à faire à l'Irak de Saddam Hussein disposant de quelques dizaine de Scuds (que déjà à l'époque les Patriot étaient incapables d'intercepter). La prolifération de vecteurs – missiles, drones, roquettes – aussi simples que peu coûteux et très faciles à fabriquer est telle qu'il y a dans la région de quoi oblitérer deux fois Israël avec des têtes conventionelles et, en sus mettre hors de combat les deux porte-avions américains – raison pour laquelle les deux escadres U.S. ne s'approchent pas à moins de 300 nautiques (600 km) des côtes.
Et Israël ne peut plus compter comme auparavant sur l'assistance de certains pays arabes, Arabie Saoudite, Emirats, Egypte.
Le seul Hezbollah libanais dispose de plus de 1500 missiles guidés amplement suffisants pour infliger à Israël des dommages tels que Tsahal sera obligé de battre en retraite la queue entre les jambes, pire que lors de son évacuation du Sud Liban. Si on rajoute les capacités de l'Iran et de la Turquie, c'est l'ensemble de l'Etat hébreux qui sera effacé par des moyens conventionnels, ce qui annule la dissuasion nucléaire israélienne. Israël, c'est grand comme trois départements français...
L'équation est donc simple : soit on force Israël à arrêter son offensive à Gaza et l'opération de nettoyage éthnique à laquelle elle procède et on s'arrange pour mettre Netanyahu en prison, et alors l'Etat hébreu a une chance de survie. Et donc le délire messianique s'arrête. Soit le peuple israélien devra aller d'Eretz Israël (la terre d'Israël) à Ersatz Israël. Aucun pays de la région ne laissera se reproduire une seconde Nakba (catastrophe en arabe, qui décrit l'exode forcé des Palestiniens en 1948), et on verra alors la troisième diaspora.
Soyons clairs : les USA et l'Occident sont en état de détaite stratégique totale. C'est bien la fin de la mondialisation conçue comme hégémonie américaine.