Dans le monde de "l'élite globalisée", il est normal d'avoir décerné le prix Nobel de la paix à l'un des pires criminels de guerre de la seconde moitié du XXe siècle.
Que le diable emporte Henry Kissinger et lui fasse cuire le cul pour l'éternité. Il est responsable de 2 millions de morts civils au Vietnam, au Laos et au Cambodge. Il est responsable des coups d'Etat de Pinochet au Chili, de la junte militaire en Argentine, du maintien de la dictature de Castelo Branco au Brésil et des horreurs qui s'en suivirent en Amérique latine pendant plus de dix ans. Le plan Condor, 60 000 morts et disparus, c'est lui. Le programme Phoenix d'assassinat systématique au Vietnam (plus de 20 000 morts), c'est lui. Le soutien au régime d'apartheid en Afrique du Sud pour mener la très sale guerre de Zambie (aujourd'hui la Namibie), c'est lui.
Et notre ministre des affaires étrangères ose le qualifier de "maître de la diplomatie". Ce qui en dit long sur la conception qu'ont nos élites de la diplomatie : soit tu fais ce qu'on te dit de faire, soit on te tue.
Kissinger n'est somme toute pour rien dans les quelques réussites diplomatiques de Richard Nixon, l'un des présidents américains le plus intriguants. C'est de Gaulle qui le convainquit de reconnaître la Chine communiste, reconnaissance à laquelle Kissinger était opposé. C'est Nixon qui seul eut l'intuition de la nécessaire détente avec l'URSS, ce qui provoqua sans doute sa chute à cause de l'affaire du Watergate, utilisée par les premiers néoconservateurs pour le dézinguer. Au moins, ne fut-il assassiné que politiquement, contrairement à JFK.
Que le diable emporte Henry Kissinger et lui fasse cuire le cul. Pour l'éternité.