On a été injuste avec Le Dauphiné Libéré que l'on avait épinglé pour avoir fait la promo du transport par câble à Grenoble (voir notre article ici). Parce que pile-poil le même jour, le 5 janvier, L'Essor, autre canard du coin, y allait lui aussi de sa campagne de promotion (on ne voit pas comment appeler ça autrement, les journaux ne s'embarrassant même plus de la mention "publi-reportage" ).
Le journal y est aussi allé de sa rubrique "Temps forts/moments fors 2024" qui en général suit un autre marronnier qui clot l'année précédent, les fameuses rétrospectives dont l'utilité est juste de pouvoir permettre de remplir facilement les pages du journal (ne pas oublier que le très gros des aides à la presse, c'est le papier – fin de la disgression). Et donc parmi les temps forts de l'année qui s'ouvre, il y a le câble à Grenoble. En soi pourquoi pas ? Un investissement de 100 millions d'euros c'est un projet phare.
Le hic c'est que L'Essor annonce des travaux dès 2024 sans, comme le DL, s'embarrasser des procédures réglementaires en cours. L'enquête publique, pour laquelle la commission d'enquête n'a pas rendu son avis; le feu vert du préfet et les non moins potentiels recours judiciaires...ce doit être du détail. Du reste, pas une seule fois le journal n'y fait mention.
En mars dernier, le président de la Compagnie des commissaires enquêteurs du Languedoc-Roussillon s’inquiétait dans une tribune publiée dans Le Monde de l’affaiblissement de l’enquête publique, face à un exécutif qui souhaite aller vite. "Penser que des citoyens n’ont rien à dire est une faute politique et un déni démocratique", pointait Bernard Chabbal.