Cela fait bien longtemps que nous avons abandonné l'idée que les syndicats défenderaient les travailleurs contre les abus des employeurs. Ils ne sont somme toute là que pour défendre les privilèges de certains emloyés, ce qui explique le taux de syndicalisation bien plus élevé dans la fonction publique où la plupart des employés bénéficient de la sécurité de l'emploi que dans le secteur privé.
Mme Binet n'est-elle pas au fait que des sans-papiers, c'est à dire des personnes qui résident illégalement sur le territoire français, ne peuvent pas travailler ? S'ils travaillent, c'est au noir ou bien grâce à des faux papiers et des faux numéro de sécurité sociale, commettant ainsi des infractions pénales. Ou bien ils sont exploités par des réseaux criminels, par exemple comme livreurs, qui leur confisquent une partie du produit de leur travail.
Employer un sans-papier est un délit passible de 5 ans de prison et de 15 000 euros d'amende par clandestin. Les syndicats ont intérêt en la matière à agir devant la justice. Nous attendons donc les plaintes pénales avec constitution de partie civile de la CGT contre les dirigeants des entreprises qui emploient des clandestins. Si Mme Binet veut des noms, il lui suffit de lire la presse.
Mme Binet ne fait pas du syndicalisme, elle fait de la basse politique puisque ne se souciant pas de la cause première du travail clandestin en France, à savoir ces patrons qui emploient à vil prix par goût du lucre des individus n'ayant pas le droit de travailler. C'est pour cela que l'appel d'air ne s'arrêtera pas tant que les employeurs ne seront pas lourdement condamnés. Dès qu'un clandestin est régularisé, ces employeurs le félicitent, lui disent d'aller trouver un "vrai" emploi ailleurs et y substituent un autre clandestin. Parce que si on emploie des clandestins, c'est parce que cela coûte 2 à 3 fois cher et qu'ils sont taillables et corvéables à merci. C'est un système d'exploitation économique et d'appropriation de la valeur créé par le travail.
Sans compter que l'emploi des clandestins contribue à tirer les salaires vers le bas dans les emplois peu ou pas qualifiés, ce qui devraient, si les syndicats étaient dirigés par des gens ayant le cerveau à l'endroit et les yeux en face des trous, recueillir toute leur attention.
De la même manière, l'autorité publique renonce en toute connaissance de cause à appliquer la loi – le droit pénal en l'espèce, puisque ne poursuivant pas systématiquement les dirigeants et les DRH des entreprises qui emploient des clandestins et leurs clients (logistique, BTP, hôtellerie - restauration etc.) pour complicité. Pourquoi le PDG du groupe Bouygues n'a t-il pas été mise en examen et jugé pour complicité de travail dissimulé ? Il s'agit en fait de traite d'êtres humains en bande organisée.
Enfin, Mme Binet exige pour des raisons bassement politiques la non-application d'une loi définitivement adoptée, ce qui est non seulement anticonstitutionnel mais aussi fort peu démocratique. La séparation des pouvoir veut que seul le parlement peut défaire ce qu'il a fait. Seul le parlement a le pouvoir d'abroger les lois.
La France est une république bananière du seul fait de ceux qui la dirigent...