"Si les prix de l'électricité ont flambé, c'est parce que Vladimir Poutine, l'ami de Marine Le Pen, a attaqué l'Ukraine. (…) et le Rassemblement National n’a pas voté le bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz."
Dites Patrick Eveno, dans quelle catégorie doit-on ranger cette assertion ? Désinformation, mal-information, mésinformation ? Non parce que la flambée des prix de l'électricité, c'est d'abord à cause de l'embargo contre les importations de pétrole et de gaz russe. C'est le désormais fameux coup des sanctions censées mettre l'économie russe à genoux (du même auteur) et qui, non contentes de se retourner contre ceux qui en ont eu la lumineuse idée, ne font que conforter la Russie dans sa stratégie à si ce n'est d'être autonome, de ne plus dépendre ou à la marge, de l'Occident. Rappelons que c'est sous l'effet de sanctions que la Russie est en quelques années passée de grand importateur de produits agro-alimentaires à exportateur.
Si le prix de l'énergie flambe en France, si on se prend jusqu'à + 9,8 % du prix de l'éléctricité en février (après + 26,5 % en 2023), c'est aussi parce qu'il s'agit de financer la transition énergétique (à coups de taxes, rien à voir avec le prix à la production) et des renouvelables qu'il va bien falloir raccorder au réseau – à ce titre, mention spéciale à l'éolien off-shore. Sans parler de la question du stockage de cette énergie intermittente, question dont tout le monde a l'air de se moquer royalement. Bref, on n'a pas fini de voir nos factures s'envoler.
Mais c'est la faute à Poutine. Et au RN désormais, aussi. Et cela n'a rien à voir avec l'envolée du parti de Marine Le Pen dans les intentions de vote aux élections européennes qui font que politiques, et plus grave les médias dont ce n'est pas le rôle, agitent le chiffon rouge de l'extrême-drouaaaaate. Se soucier du problème à sa racine, que ce soit l'électricité ou la colère des agriculteurs, non.