Confiner la capitale jusqu'à ce que les Parisiens aient mangé tous les "surmulots" comme lors du siège de 1870 paiera à coup sûr.
D'autant que certains, parfaitement idiots, y ont prévu intra-muros une petite sauterie du nom de JO où les Parisiens pourront avoir le renfort de riches étrangers pour liquider le stock de rongeurs. D'une stupidité crasse il est prévu d'organiser une telle manifestation dans une ville qui n'est pas prévue pour à tous les points de vue : transports, circulaton, hébergement, sécurité etc. Il reste au gouvernement peut-être la possibilité de réquistionner Eurodisney pour les cérémonies d'ouverture et de clôture.
Les agriculteurs pourraient également considérer bloquer Roissy, Orly, Le Bourget et le marché de Rungis. D'un point de vue tactique, imparable. Il ne manquerait plus que tous ceux qui ont le matos pour bloquer et pas peur de se frotter aux forces de l'ordre – nous pensons aux chauffeurs poids lourds par exemple – se joignent à la petite fête pour qu'en moins d'une semaine l'odeur des merguez grillées sur les barricades fasse saliver tout Saint-Germain-des-Près réduit à rationner ses Kripsrolls. N'envisageons pas ce que qui se passerait si les électriciens, les cheminots, les gaziers et les petites entreprises du BTP et autres artisans – les gens qui travaillent, qui font touner le pays non pas de la paperasse – décidaient de venir partager le petit verre de l'amitié sur les blocades.
Emmanuel Macron n'a pas fini de promettre boucliers, aides exceptionnelles, allocations forfaires d'urgence, primes conjoncturelles provisoires et subventions compensatoires temporaires. C'est peut-être cela qu'il appelle "réarmer".
Notez que depuis 48 heures la colère des agriculteurs tourne en boucle dans des médias français qui s'en désintéressaient largement pas plus tard que la semaine dernière alors que le mouvement, en Allemagne mais aussi ailleurs en Europe, montrait une nette propension à faire tâche d'huile. On n'ose imaginer que la presse française ait attendu un coup d'envoi venu d'en haut...
Attention, nous faisons là de la prospective, même si nous savons que Macron et son gouvernement vont tout promettre mais rien donner aux agriculteurs puisque tout est décidé à Bruxelles par des technocrates non élus. Le moindre centime suspectible de fausser la concurrence et d'empêcher l'entrée de produits agricoles en provenance de l'autre bout du monde alors qu'on les produit en France et en Europe (merci les traités de libre-échange conclus par la Commission européenne en catimini, très bon pour "le climat"), pas légal ! Procédure d'infraction, sanctions, CJUE !
Nous n'encouragerons pas non plus à lire "La technique du coup d'Etat" de Curzio Malaparte ceux qui voudraient voir des hélicoptères tourner dans les jardins de l'Elysée, de Matignon et des ministères. Ils risqueraient d'y apprendre qu'il ne faut jamais s'attaquer aux centres de pouvoir, toujours trop bien protégés, mais de les isoler du reste du pays, les dépouillant ainsi de leur pouvoir. Macron risquerait alors de demander et d'obtenir d'un parlement forcément godillot les pleins pouvoirs selon l'article 16 de la Constitution, et l'on pourrait alors constater que nos militaires ne sont que très peu enclins à tirer sur le peuple et que somme toute il n'y a qu'une petite partie de la police nationale qui n'est pas sympa et qu'il conviendra donc, à un moment ou un autre, de purger comme en 1945 et 1947. Même chose pour la magistrature.
Non, tout cela risquerait de finir en guerre civile. Il vaut mieux laisser les Parisiens manger des rats le temps qu'il faudra. Cela, une fois encore, n'est que pure spéculation, que prospective. D'autant que la révolte se déroule à l'échelle européenne, ce qui la rend encore plus imprévisible.