Marc Fesneau, le ministre de l'agriculture, s'étonne que "sur les produits les plus qualitatifs, les marges soient plus élevées que sur les produits de base".
Attention, cours d'économie niveau seconde.
Plus un produit est à haute valeur ajoutée, moins la concurrence se fait sur les prix, plus les marges sont élevées. Les produits de base sont à faible valeur ajoutée, la concurrence se fait sur les prix, donc les marges sont plus faibles.
Si le concept de "grandes cultures" est étranger à M. Fesneau, renvoyons-le illico chasser à l'arc.
La valeur ajoutée de la farine est plus importante que celle du blé puisqu'il y a eu une opération de transformation. La valeur ajoutée du pain est plus importante que celle de la farine, puisqu'il y a eu de multiples opérations de transformation pour obtenir un produit fini prêt à la consommation. La valeur ajoutée d'un pain aux olives est plus important que celle d'un pain "nature", etc.
Le "manque" de valeur ajoutée des produits de base doit donc être compensé par le volume des ventes afin d'atteindre la rentabilité. D'où l'importance des prix administrés pour les matières premières agricoles, qui permettent de garantir le revenu agricole. C'était là le principe de la PAC, abandonné à la fin des années 1990, qui permettait que l'aval des filières ne s'approprient pas les marges. Les acheteurs sont toujours plus gros et moins nombreux que les vendeurs et abusent de cela pour provoquer des distorsions de marché dont la correction doit être imposée par loi.
La grande distribution n'a rien à voir là dedans. C'est la logique du marché, qui doit être régulé, notamment par les prix et le volume de la production (quota).