"La cheffe du service politique du journal "Le Monde", Ivanne Trippenbach, a annoncé qu'elle quittait cette fonction et changeait de service devant "l'émoi suscité" par le fait que son conjoint soit un conseiller du premier ministre Gabriel Attal."
Il n'y a là rien de bien nouveau. Qu'on se rappelle les couples Valérie Trierweiler-François Hollande, Audrey Pulvar-Arnaud Montebourg, Michel Sapin-Valérie de Senneville, Christine Ockrent-Bernard Kouchner ou Anne Sinclair-Dominique Strauss-Kahn pour ne citer que les plus connus. Car en France, la pratique est très courante qui, en 2019, avait fait dire à The Australian, "la France est une nation où responsables politiques et journalistes couchent littéralement les uns avec les autres".
Cette consanguinité est ainsi parfaitement résumée dans le terme de "classe politico-médiatique". Tous se fréquentent régulièrement et ils fréquentent tout aussi régulièrement les mêmes milieux dans un entre-soi – voire un hors sol – qui ne leur pose strictement aucun problème et en négligeant grandement le pouvoir de l’autocensure…
Du coup, hop, opération déportation à Le Monde. Même chose pour Léa Salamé dont le conjoint, Raphaël Glucksmann, est candidat aux élections européennes : la journaliste a été mise en pause de ses interviews politiques. On admire l'exercice, entre sacrifice professionnel et une déontologie chevillée au corps : la pause a été prévue pour six semaines, le temps de la campagne électorale officielle en France. Comme si le député européen sortant n'avait pas commencé à faire campagne, lui.
Etant entendu que tout ceci est parfaitement hypocrite et relève du simple habillage de façade. Il n'y avait qu'à écouter Lea Salamé parfaite dans son rôle de courroie gouvernementale, face à un Aurélien Rousseau droit dans ses bottes affirmant, sans être contredit, que les vaccins Covid n'avaient strictement aucun effets secondaires.
Vous avez dit porosité ? En matière de liaisons dangereuses, on aurait tort de s'arrêter en si bon chemin. Car en France, on peut aussi être journaliste et politique ou journaliste et consultant. Et même les trois à la fois : journaliste-politique-consultant. A Grenoble, Christophe Revil est journaliste pour TéléGrenoble (la télé locale largement financée par les subsides publics, ville et métropole en tête), élu (à la métropole) et consultant (pour la ville de Grenoble). Et ce sans que cela ne gêne le monde du monde l'Arcom...