"Le Premier ministre Gabriel Attal va rencontrer François Bayrou demain".
Après avoir été relaxé (en première instance) dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem par le tribunal de Paris, ce au bénéfice du doute et alors que le parquet avait requis trente mois d’emprisonnement et trois ans d’inéligibilité avec sursis contre François Bayrou, présenté comme le principal responsable de l’organisation de ce système de détournement de fonds.
A ce titre lire l'excellent long billet de Régis de Castelnau : François Bayrou relaxé : défense de rire
Après avoir juré, main sur le cœur que, non, ce n'est pas là la marque d'un système et tant pis si la plupart des autres prévenus, dont l’ancien garde des sceaux Michel Mercier et plusieurs anciens députés européens, ont reçu des peines de prison avec sursis. Tant pis si le parti lui même a été déclaré coupable et condamné... Tant pis si un rapport de police décrivait clairement en 2021 un système de détournement des fonds européens...
Voilà-t'y pas qu'on retrouve François Bayrou reçu à l'Elysée par Emmanuel Macron puis par Gabriel Attal au moment où le premier ministre envisage de compléter son gouvernement et donc de distribuer les maroquins qui restent. Rendons à ce titre un hommage tout particulier à notre ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques, Amélie Oudera-Castera, qui a su sa cramponner jusqu'à ce jour à son fauteuil.
Bref, le suspense est intenable.
Bien sûr tout ceci n'a strictement rien à voir avec le fait que depuis plusieurs semaines François Bayrou puis le député du Loiret Richard Ramos après lui, se disent favorables à une liste centriste autonome aux élections européennes. Comprendre une liste distincte de Renaissance. Rien à voir évidemment avec la claque que se prépare à recevoir le parti présidentiel au niveau européen en juin prochain... Rien à voir avec une poussée de l'extrême-droite sur l'échiquier européen dont on mesure tous les jours à quel point elle n'est pas partie intégrante du système...
A l'automne, le Rassemblement national et 26 de ses membres seront à leur tour renvoyés devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics et complicité dans l’affaire des assistants d’eurodéputés.