Nous n'allons pas revenir sur l'intervention de Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières, sur le plateau de Pascal Praud sur Cnews. Nombreux sont ceux qui la trouvent catastrophique, les arguments avancés par M. Deloire relevant de la moraline. D'autres affirment que c'est bien là la preuve du manque de pluralisme de CNews. Notons que M. Deloire a été chargé par le gouvernement d'organiser les "états généraux de l'information". Au risque de sembler complotiste, disons franchement que la ficelle est très, très grosse.
Nous allons nous contenter de rappeler que le pluralisme de la presse est garantie si et seulement si la pluralité des lignes éditoriales, la pluralité des points de vue, l'est. Les médias privés n'ont aucune obligation de neutralité ou d'impartialité. Seul le service public audiovisuel l'a. Les médias privés sont libres du choix de leur ligne éditoriale. CNews doit respecter un cahier des charges car bénéficiant d'un privilège : celui de pouvoir émettre sur la bande hertzienne, propriété publique inaliénable. Le pluralisme ne signifie en aucun cas que tout le monde doit avoir la parole partout.
Nous poursuivrons en souligant que la loi impose que tout journaliste, qu'il soit employé permanent ou occasionnel, c'est à dire pigiste, soit salarié. Ce parce que la responsabilité civile comme pénale de ce qui est publié incombe à l'entreprise de presse et à son directeur de la publication, responsables de premier rang. Un journaliste est donc un employé comme un autre, soumis à un lien de subordination et qui bénéficie des mêmes droits que n'importe quel autre employé, tels que posés dans la convention collective signée par son employeur. C'est pour cela qu'il n'existe pas en France de journalistes indépendants comme par exemple aux USA, les non-salariés ne pouvant pas obtenir de carte de presse (même si la carte de presse ne fait pas le journaliste professionnel d'un point de vue réglementaire) et toute entreprise de presse devant salarier ses journalistes.
Quand un média change de mains, le nouveau propriétaire est légitime à décider d'une inflexion voire d'un changement de la ligne éditoriale. Toutes les conventions collectives des entreprises de presse (à l'exception notable de celle des agences de presse) prévoient une clause de conscience qui permet aux journalistes - permanent comme pigistes - qui seraient en désaccord avec la nouvelle ligne éditoriale de démissionner en touchant pleines indémités de licencement et le chômage. Il s'agit d'un privilège qui est leur est accordé au motif d'un impératif moral.
L'argument du "journaliste putois" de M. Deloire, outre son obscénité, ne tient donc pas une seule seconde. L'indépendance des rédactions est un mythe.Un choix éditorial n'est jamais neutre ni impartial et ce ne sont pas les journalistes qui dirigent le média, puisque la loi stipule qui'ls doivent être salariés donc soumis à une autorité hiérarchique. Si un journaliste n'est pas d'accord avec la ligne éditoriale, alors il doit changer d'employeur.
Cette affaire met en lumière la principale plaie de la corporation journalistique en Occident : la conviction d'être au dessus de tout, d'avoit droit à tout, de n'être comptables de rien et de bénéficier de jure d'une rente de situation à vie. Le jour où l'église sera remise au centre village, la presse et le journalisme ne s'en porteront que mieux.
Reporters sans frontières ne travaille pas à cela. C'est une "ONG" financée principalement par des fonds publics y compris étrangers et par des "fondations". RSF fait de la basse politique, comme toutes les ONG dites de plaidoyer. Elle va dans le sens de ses financeurs qui sinon ne la financeraient pas. (ci-après,sources des recette de RSF en 2021, source,rsf.org)En France (mais pas que), elle est un danger pour la liberté de la presse et d'opinion puisque se permettant de juger façon sainte Inquisition de la ligne éditoriale de médias privés qui eux ne sont pas financés par le contribuable, et d'ester en justice contre eux pour des motifs politiques. RSF est le syndicat des bien-pensants qui sont responsables, bien plus que les oligarques qui contrôlent les médias, de l'effondrement tant qualitatif qu'économique de la presse.
Ce qui va être drôle, c'est que l'Arcom sera dans l'obligaton d'appliquer mutatis mutandis la décision du Conseil d'Etat concernant CNews à l'ensemble des radios et télévisions, y compris celles du service audiovisuel public.
Nettement moins drôle, l'Arcom croit pouvoir s'arroger le droit de contrôler les lignes éditoriales et l'organisation des rédactions, ce qui de facto signifie la fin de la liberté de la presse audiovisuelle. Pas nous qui le disons mais l'Arcom elle-même dans son communiqué. Nous allons finir par n'avoir que des radios et des télévisions du parti, des Pravda audiovisuelles. Tant mieux pour nous, médias indépendants de la presse écrite, sur lesquels l'Arcom n'a aucune prise.