
Liminaire taquin et fictionnel
Narrateur :
L’ histoire commence d’une façon banale à Uccle à 3 heures du matin. Une eurodéputée française du group Renew Europe, dans une scène comme il s’en déroule tous les soirs à Bruxelles, arpente le pavé glissant et moussu du bois de la Cambre. Mais ce soir-là, l’affaire prit une tournure étrange.
L’assassine bruine bruxelloise perce de milles aiguilles son trench Burberry. Elle se dit qu’elle aurait mieux fait de prendre son Barbour. Cette femme se rend quelque part. Oui, mais où ? Elle-même ne le sait plus. Elle vient de faire bombance à la Villa Lorraine, histoire de noyer les désespérants sondages dans les deux bouteilles de Château Citerne Haut-Médiocre qui ont arrosé des croquettes de crevettes grises sur lit de caviar. Dans une boîte aux lettres morte attend pourtant son salut - enfin celui des traites de sa villa à Paros, en Grèce, dont la construction a été financée par une banque offshore chypriote. Anxieuse, elle tapote son smartphone.
Députée (à elle-même, à voix basse) :
Qu’est que j’ai fait de cet email avec les instructions pour aller au point de collecte ? Ces iPhones ne sont vraiment pas fait pour marcher sous la pluie en tenant un pépin… J’vais faire voter une résolution contre les Gafam moi. Et puis c’était de qui déjà que je devais récupérer? Le Qatar ? Non, fait la semaine dernière. Le Maroc ? Ils virent direct sur mon compte à Dubaï. La Turquie ? J’en reçois tellement, des mails… Il est où celui-là ? Compte du parlement ou perso sur Gmail ? Sérieux, je suis trop au bord du burn-out…
Narrateur :
Laissant derrière elle la brasserie George, elle s’engage sur la chaussée de Waterloo. Passant devant Pêle-Mêle, le bouquiniste, elle trébuche et casse un talon de ses Louboutin.
Députée (s’exclame) :
Ah non mais non, pas ça ! Pas maintenant! J’aurais du prendre mes Hershung. Bon tant que j’y suis…
Narrateur :
D’un coup de pied rageur, elle casse le second talon sur la bordure du trottoir, l’arrache et le fourre dans son sac Delvaux où il vient rejoindre le premier. Elle poursuit son chemin d’une démarche de canard souffrant d’hémorroïdes sévères. Vous avez déjà essayé de marcher avec des chaussures à talons hauts sans talons hauts, vous ?
Soudain, un cri d’homme coupe au couteau le brouillard.
Inconnu :
A y est ?
La députée :
Oui ? Oui, Hayer, c’est moi! C’est vous que je devais voir pour…
Inconnu (agacé) :
Mais je vous ai pas parlé à toi je te dis! Je disais à ma fieke1 qui pisse derrière l’aubette2 de se manier, classe de me faire dracher, allëi !

Valérie Hayer, la tête de liste Renaissance aux Européennes et patronne du groupe Renew Europe, se fend d’une missive à la présidente du Parlement européen pour exiger une enquête immédiate et transparente. En anglais, car le français n’est pas une langue officielle de l’EU, c’est bien connu.
La cause de son agitation digne d’un morpion dans un hôtel de passe ? “Des rapports confirmés par les services de renseignement polonais, tchèques et belges” selon lesquels des députés européens “constitués en réseau” par les Russes auraient influé sur les politiques européennes. Ce réseau aurait également permis de distribuer des financements de campagne.
Pas le début d’un commencement de preuve, des rumeurs colportée par un quotidien tchèque sur la base de la fermeture du site du média en ligne praguois Voice of Europe par le gouvernement tchèque, au motif qu’il relaierait de la propagande russe. Ça tombe bien : le renseignement ne se situe pas dans le domaine de la preuve.
Facile d’arguer de sources dans des services de renseignement. On peut leur faire dire que l’on veut. Tenez, nous, nos sources dans les services du Boutan, de la Papouasie Nouvelle-Guinée et à la documentation nigérienne nous assurent qu’Emmanuel Macron est un cocaïnomane marié à une femme 25 ans plus âgée que lui dont le vrai prénom est Jeanne-Hyppolite. Jean-Michel, c’est fake news et compagnie. Puisque les services susmentionnés ne parleront pas, ne confirmeront ni n’infirmeront rien, qu’est-ce qui vous dit que ce n’est pas vrai ? Nos sources sont les services, qui savent…Chut!
Les députés européens ne présentent strictement aucune valeur pour les services de renseignement étrangers, pour une raison fort simple : ils ne disposent pas d’accès à des informations confidentielles. Imaginez qu’ils n’ont même pas réussi à obtenir de la Commission européenne – qu’ils contrôlent pourtant – les SMS qu’Ursula von der Leyen a échangés avec Albert Bourla, le patron de Pfizer.
Rajoutons que comme leur prédécesseur, le KGB, les services russes sont d’une pingrerie légendaire. Les services français aussi. Selon le sage principe que celui qui est torturé dira tout ce que l’on veut entendre pour que s’arrête la torture, et que celui qu’on paie dira tout ce que l’on veut entendre pour que ne s’arrêtent pas les paiements.
Le Parlement européen est une institution corrompue de la cave au grenier où le trafic d’influence a été érigé en règle de fonctionnement. Des députés se seraient fait payer pour donner des interviews ? Mais les ménages sont pratiques courantes à Bruxelles et à Strasbourg. Toute intervention dans une conférence, un colloque etc. est monnayée.
Prenons par exemple Sylvie Goulard, éphémère ministre des armées d’Emmanuel Macron et toute aussi éphémère candidate à un poste de commissaire européen parce que, députée européenne, elle a touché en susde confortables indemnités mensuelles de 7600 euros par mois (auxquels il faut rajouter 380 euros d’indemnités journalières - 11 400 euros par mois - pour couvrir les frais de logement, 4800 euros par mois de frais généraux etc.), 12 000 à 13 000 euros par mois de 2013 à 2015 (soit plus de 350 000 euros) pour participer à la rédaction de deux documents d’une quinzaine de pages pour le compte de l'Institut Berggruen, un think-tank américain. Rajoutons que Mme Goulard, nommée deuxième gouverneur de la Banque de France en lot de consolation, a été également impliquée dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem.
Nous ne mentionnerons pas, par crainte de passer pour des chafouins, que de nombreux achats d’influence tant au Parlement européen qu’au Parlement français par le Qatar, le Maroc, l’Arabie Saoudite, l’Azerbaïdjan (coucouRachida Dati), etc. sont publiquement documentés. On sait qui a touché combien et pour quoi. Alors imaginez ce dont disposent les gens de l’anti-ingérence à la DSGE. Pas vu la justice se saisir des révélations contenues dans le livre de Chesnot et Malbrunot “Les Qatar Papers”.
Nettoyer les écuries d’Augias ne saurait se limiter à changer la litière d’un seul box en période électorale. Monétiser sa présence ou ses bons offices est courant au Parlement Européen. C’est plus que regrettable mais ce n’est - et c’est bien le problème - pas illégal. Nous sommes vraisemblablement là en présence d’une “opération psychologique” à quatre mois des élections européennes, visant à discréditer les partis qualifiés d’extrême droite, comprendre nationalistes, souverainistes et peu pro-européens, donc forcément poutinophiles.
Ces révélations ont fait pschitt. Ceux qui les ont lancées, des amateurs, se sont sans doute aperçu un peu tard qu’elles allaient leur revenir dans la figure comme un boomerang. Démonstration: M. Anglade est député des Français de l’étranger, circonscription Benelux, et ancien assistant parlementaire d’un eurodéputé tchèque.

Ci-après, capture d’écran de cette vidéo de Romain Molina intitulée “Le cheval de Troie du Qatar”.

Si les JO de Paris, qui depuis le début s’annoncent comme une entreprise aussi catastrophique que corrompue, sont une catastrophe ? Signé Poutine !

Emmanuel Macron n’a pas participé à la conversation avec Choïgou, le ministre de la défense russe. C’est son homologue Lecornu qui y a pris part. Comment Macron peut-il donc s’exprimer sur son contenu? Notons que ce coup fil, nous dit-on, concernait la lutte anti-terroriste dit-on à Paris, alors que Lecornu n’a aucun prérogative en la matière. La DGSE est placée sous l’autorité de Matignon et nos services anti-terroristes dépendent tous du ministère de l’intérieur.

Signé Poutine!
Le rayon de la mort qui rend bête
Y a pas à dire, il sont très fort ces Américains. Bien plus forts que nous.
Le dossier Steele, publié juste après la prise de fonction de Donald Trump en janvier 2017 ? Il alléguait d’une collusion entre la campagne de Trump et le Kremlin, qui disposait de kompromat sur ce premier impliquant une petite sauterie avec des prostituées et de l’urine dans la suite d’un palace moscovite ? Un faux. Tout était faux. Commandé et payé par la campagne d'Hillary Clinton.
Vous vous souvenez de la tribune signée par une cinquantaine d’anciens dirigeants et hauts cadres du renseignement US en 2020, trois semaines avant l’élection présidentielle ? Y été affirmé que l’enquête du New York Post, le plus vieux quotidien d’Amérique, qui mettait en évidence la corruption de Joe Biden sur la base du contenu de l’ordinateur portable de son fils, était de la désinformation russe. Cela avait provoqué la censure immédiate des réseaux sociaux, y compris le blocage du compte Twitter du New York Post.
Il s’est rapidement avéré que le contenu de l’ordinateur de Hunter Biden était authentique et que Joe Biden, alors vice-président de Barack Obama, était bien à la tête d’une vaste entreprise familiale de trafic d’influence contre argent sonnant et trébuchant. C’est Antony Blinken, l’actuel secrétaire d’Etat et à l’époque l’un des dirigeants de sa campagne électorale, qui avait demandé à ces espions à la retraite de rédiger cette tribune foncièrement mensongère qui a eu pour effet de manipuler l’élection.
Il y a également eu les Russes offrant des récompenses aux talibans pour chaque soldat américain tué en Afghanistan, une énorme fake news. Et l’affaire du ballon chinois abattu par un F-22, l’intercepteur le plus cher jamais construit, affaire dont le reste du monde rigole encore à gorge déployée.
Les médias mainstream - là le fameux magazine 60 minutes de la chaîne CBS - remettent le couvert alors que Joe Biden est au plus bas dans les sondages, que le parti démocrate ne semble pas avoir de solution de rechange et que la victoire de Donald Trump semble inéluctable. Pas bégueule, la chaîne de télévision américaine nous pond du Marvel Comics. Les 4 Fantastiques contre Dr. Strange.
On nous ressort cette fable datant de 2016 selon laquelle les Russes ont utilisé un “rayon de la mort”, une arme électromagnétique, afin de provoquer des malaises et des maux de tête menant à des pertes de QI (si, si) chez certains diplomates et officiers de renseignement américains en poste à Cuba. Qui a un peu pratiqué ces gens-là sait que si on trouve parmi eux des personnes très intelligentes, nombreux sont également ceux qui possèdent d’origine un QI de bulot.
Mais las ! Cette affaire, qui avait donné lieu à une enquête à grande échelle, a été définitivement débunkée en 2023 dans un rapport de la direction nationale du renseignement de la Maison Blanche de … Joe Biden. Pas nous qui le disons mais le magazine Jacobin, pilier de la gauche américaine, et le Washington Post. Le bruit qu’aurait produit le rayon décérébrant russe ? Des criquets…
Les crétins intersidéraux de LCI se sont bien évidemment jetés sur cette énorme infox.

Moins que dissimuler la déconfiture de Joe Biden, cette manipulation viserait plutôt à à allumer un contre-feu sur deux fronts : celui de la complicité tacite si ce n’est de la participation directe du renseignement américain dans les attentats du Crocus alors que l’opinion publique américaine est majoritairement contre la poursuite de l’aide à l’Ukraine; et celui sur les actes commis par Israël, Etat aujourd’hui paria et criminel, avec des armes et fonds américains. Bref, la foirade, la débandade, la défaite totale des Etats-Unis tant sur un plan stratégique que moral.
Signé Poutine (mouhahahaha!)
En Brusseleir, une femme (féminin de fieu).
Kiosque à journaux ou abribus.