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Signé Poutine - Le rayon de la mort qui rend bête
Les infox disséminées par les médias institutionnels font furieusement penser à "Signé Furax", la série radiophonique loufoque de Pierre Dac et Francis Blanche datant du milieu des années 1950.

Liminaire taquin et fictionnel


Narrateur :

L’ histoire commence d’une façon banale à Uccle à 3 heures du matin. Une eurodéputée française du group Renew Europe, dans une scène comme il s’en déroule tous les soirs à Bruxelles, arpente le pavé glissant et moussu du bois de la Cambre. Mais ce soir-là, l’affaire prit une tournure étrange.

L’assassine bruine bruxelloise perce de milles aiguilles son trench Burberry. Elle se dit qu’elle aurait mieux fait de prendre son Barbour. Cette femme se rend quelque part. Oui, mais où ? Elle-même ne le sait plus. Elle vient de faire bombance à la Villa Lorraine, histoire de noyer les désespérants sondages dans les deux bouteilles de Château Citerne Haut-Médiocre qui ont arrosé des croquettes de crevettes grises sur lit de caviar. Dans une boîte aux lettres morte attend pourtant son salut - enfin celui des traites de sa villa à Paros, en Grèce, dont la construction a été financée par une banque offshore chypriote. Anxieuse, elle tapote son smartphone.

Députée (à elle-même, à voix basse) :

Qu’est que j’ai fait de cet email avec les instructions pour aller au point de collecte ? Ces iPhones ne sont vraiment pas fait pour marcher sous la pluie en tenant un pépin… J’vais faire voter une résolution contre les Gafam moi. Et puis c’était de qui déjà que je devais récupérer? Le Qatar ? Non, fait la semaine dernière. Le Maroc ? Ils virent direct sur mon compte à Dubaï. La Turquie ? J’en reçois tellement, des mails… Il est où celui-là ? Compte du parlement ou perso sur Gmail ? Sérieux, je suis trop au bord du burn-out…

Narrateur :

Laissant derrière elle la brasserie George, elle s’engage sur la chaussée de Waterloo. Passant devant Pêle-Mêle, le bouquiniste, elle trébuche et casse un talon de ses Louboutin.

Députée (s’exclame) :

Ah non mais non, pas ça ! Pas maintenant! J’aurais du prendre mes Hershung. Bon tant que j’y suis…

Narrateur :

D’un coup de pied rageur, elle casse le second talon sur la bordure du trottoir, l’arrache et le fourre dans son sac Delvaux où il vient rejoindre le premier. Elle poursuit son chemin d’une démarche de canard souffrant d’hémorroïdes sévères. Vous avez déjà essayé de marcher avec des chaussures à talons hauts sans talons hauts, vous ?

Soudain, un cri d’homme coupe au couteau le brouillard.

Inconnu :

A y est ?

La députée :

Oui ? Oui, Hayer, c’est moi! C’est vous que je devais voir pour…

Inconnu (agacé) :

Mais je vous ai pas parlé à toi je te dis! Je disais à ma fieke1 qui pisse derrière l’aubette2 de se manier, classe de me faire dracher, allëi !


Valérie Hayer, la tête de liste Renaissance aux Européennes et patronne du groupe Renew Europe, se fend d’une missive à la présidente du Parlement européen pour exiger une enquête immédiate et transparente. En anglais, car le français n’est pas une langue officielle de l’EU, c’est bien connu.

La cause de son agitation digne d’un morpion dans un hôtel de passe ? “Des rapports confirmés par les services de renseignement polonais, tchèques et belges” selon lesquels des députés européens “constitués en réseau” par les Russes auraient influé sur les politiques européennes. Ce réseau aurait également permis de distribuer des financements de campagne.

Pas le début d’un commencement de preuve, des rumeurs colportée par un quotidien tchèque sur la base de la fermeture du site du média en ligne praguois Voice of Europe par le gouvernement tchèque, au motif qu’il relaierait de la propagande russe. Ça tombe bien : le renseignement ne se situe pas dans le domaine de la preuve.

Facile d’arguer de sources dans des services de renseignement. On peut leur faire dire que l’on veut. Tenez, nous, nos sources dans les services du Boutan, de la Papouasie Nouvelle-Guinée et à la documentation nigérienne nous assurent qu’Emmanuel Macron est un cocaïnomane marié à une femme 25 ans plus âgée que lui dont le vrai prénom est Jeanne-Hyppolite. Jean-Michel, c’est fake news et compagnie. Puisque les services susmentionnés ne parleront pas, ne confirmeront ni n’infirmeront rien, qu’est-ce qui vous dit que ce n’est pas vrai ? Nos sources sont les services, qui savent…Chut!

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Les députés européens ne présentent strictement aucune valeur pour les services de renseignement étrangers, pour une raison fort simple : ils ne disposent pas d’accès à des informations confidentielles. Imaginez qu’ils n’ont même pas réussi à obtenir de la Commission européenne – qu’ils contrôlent pourtant – les SMS qu’Ursula von der Leyen a échangés avec Albert Bourla, le patron de Pfizer.

Rajoutons que comme leur prédécesseur, le KGB, les services russes sont d’une pingrerie légendaire. Les services français aussi. Selon le sage principe que celui qui est torturé dira tout ce que l’on veut entendre pour que s’arrête la torture, et que celui qu’on paie dira tout ce que l’on veut entendre pour que ne s’arrêtent pas les paiements.

Le Parlement européen est une institution corrompue de la cave au grenier où le trafic d’influence a été érigé en règle de fonctionnement. Des députés se seraient fait payer pour donner des interviews ? Mais les ménages sont pratiques courantes à Bruxelles et à Strasbourg. Toute intervention dans une conférence, un colloque etc. est monnayée.

Prenons par exemple Sylvie Goulard, éphémère ministre des armées d’Emmanuel Macron et toute aussi éphémère candidate à un poste de commissaire européen parce que, députée européenne, elle a touché en susde confortables indemnités mensuelles de 7600 euros par mois (auxquels il faut rajouter 380 euros d’indemnités journalières - 11 400 euros par mois - pour couvrir les frais de logement, 4800 euros par mois de frais généraux etc.), 12 000 à 13 000 euros par mois de 2013 à 2015 (soit plus de 350 000 euros) pour participer à la rédaction de deux documents d’une quinzaine de pages pour le compte de l'Institut Berggruen, un think-tank américain. Rajoutons que Mme Goulard, nommée deuxième gouverneur de la Banque de France en lot de consolation, a été également impliquée dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem.

Nous ne mentionnerons pas, par crainte de passer pour des chafouins, que de nombreux achats d’influence tant au Parlement européen qu’au Parlement français par le Qatar, le Maroc, l’Arabie Saoudite, l’Azerbaïdjan (coucouRachida Dati), etc. sont publiquement documentés. On sait qui a touché combien et pour quoi. Alors imaginez ce dont disposent les gens de l’anti-ingérence à la DSGE. Pas vu la justice se saisir des révélations contenues dans le livre de Chesnot et Malbrunot “Les Qatar Papers”.

Nettoyer les écuries d’Augias ne saurait se limiter à changer la litière d’un seul box en période électorale. Monétiser sa présence ou ses bons offices est courant au Parlement Européen. C’est plus que regrettable mais ce n’est - et c’est bien le problème - pas illégal. Nous sommes vraisemblablement là en présence d’une “opération psychologique” à quatre mois des élections européennes, visant à discréditer les partis qualifiés d’extrême droite, comprendre nationalistes, souverainistes et peu pro-européens, donc forcément poutinophiles.

Ces révélations ont fait pschitt. Ceux qui les ont lancées, des amateurs, se sont sans doute aperçu un peu tard qu’elles allaient leur revenir dans la figure comme un boomerang. Démonstration: M. Anglade est député des Français de l’étranger, circonscription Benelux, et ancien assistant parlementaire d’un eurodéputé tchèque.

Ci-après, capture d’écran de cette vidéo de Romain Molina intitulée “Le cheval de Troie du Qatar”.

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Si les JO de Paris, qui depuis le début s’annoncent comme une entreprise aussi catastrophique que corrompue, sont une catastrophe ? Signé Poutine !

Emmanuel Macron n’a pas participé à la conversation avec Choïgou, le ministre de la défense russe. C’est son homologue Lecornu qui y a pris part. Comment Macron peut-il donc s’exprimer sur son contenu? Notons que ce coup fil, nous dit-on, concernait la lutte anti-terroriste dit-on à Paris, alors que Lecornu n’a aucun prérogative en la matière. La DGSE est placée sous l’autorité de Matignon et nos services anti-terroristes dépendent tous du ministère de l’intérieur.

Signé Poutine!


Le rayon de la mort qui rend bête

Y a pas à dire, il sont très fort ces Américains. Bien plus forts que nous.

Le dossier Steele, publié juste après la prise de fonction de Donald Trump en janvier 2017 ? Il alléguait d’une collusion entre la campagne de Trump et le Kremlin, qui disposait de kompromat sur ce premier impliquant une petite sauterie avec des prostituées et de l’urine dans la suite d’un palace moscovite ? Un faux. Tout était faux. Commandé et payé par la campagne d'Hillary Clinton.

Vous vous souvenez de la tribune signée par une cinquantaine d’anciens dirigeants et hauts cadres du renseignement US en 2020, trois semaines avant l’élection présidentielle ? Y été affirmé que l’enquête du New York Post, le plus vieux quotidien d’Amérique, qui mettait en évidence la corruption de Joe Biden sur la base du contenu de l’ordinateur portable de son fils, était de la désinformation russe. Cela avait provoqué la censure immédiate des réseaux sociaux, y compris le blocage du compte Twitter du New York Post.

Il s’est rapidement avéré que le contenu de l’ordinateur de Hunter Biden était authentique et que Joe Biden, alors vice-président de Barack Obama, était bien à la tête d’une vaste entreprise familiale de trafic d’influence contre argent sonnant et trébuchant. C’est Antony Blinken, l’actuel secrétaire d’Etat et à l’époque l’un des dirigeants de sa campagne électorale, qui avait demandé à ces espions à la retraite de rédiger cette tribune foncièrement mensongère qui a eu pour effet de manipuler l’élection.

Il y a également eu les Russes offrant des récompenses aux talibans pour chaque soldat américain tué en Afghanistan, une énorme fake news. Et l’affaire du ballon chinois abattu par un F-22, l’intercepteur le plus cher jamais construit, affaire dont le reste du monde rigole encore à gorge déployée.

Les médias mainstream - là le fameux magazine 60 minutes de la chaîne CBS - remettent le couvert alors que Joe Biden est au plus bas dans les sondages, que le parti démocrate ne semble pas avoir de solution de rechange et que la victoire de Donald Trump semble inéluctable. Pas bégueule, la chaîne de télévision américaine nous pond du Marvel Comics. Les 4 Fantastiques contre Dr. Strange.

On nous ressort cette fable datant de 2016 selon laquelle les Russes ont utilisé un “rayon de la mort”, une arme électromagnétique, afin de provoquer des malaises et des maux de tête menant à des pertes de QI (si, si) chez certains diplomates et officiers de renseignement américains en poste à Cuba. Qui a un peu pratiqué ces gens-là sait que si on trouve parmi eux des personnes très intelligentes, nombreux sont également ceux qui possèdent d’origine un QI de bulot.

Mais las ! Cette affaire, qui avait donné lieu à une enquête à grande échelle, a été définitivement débunkée en 2023 dans un rapport de la direction nationale du renseignement de la Maison Blanche de … Joe Biden. Pas nous qui le disons mais le magazine Jacobin, pilier de la gauche américaine, et le Washington Post. Le bruit qu’aurait produit le rayon décérébrant russe ? Des criquets…

Les crétins intersidéraux de LCI se sont bien évidemment jetés sur cette énorme infox.

Moins que dissimuler la déconfiture de Joe Biden, cette manipulation viserait plutôt à à allumer un contre-feu sur deux fronts : celui de la complicité tacite si ce n’est de la participation directe du renseignement américain dans les attentats du Crocus alors que l’opinion publique américaine est majoritairement contre la poursuite de l’aide à l’Ukraine; et celui sur les actes commis par Israël, Etat aujourd’hui paria et criminel, avec des armes et fonds américains. Bref, la foirade, la débandade, la défaite totale des Etats-Unis tant sur un plan stratégique que moral.

Signé Poutine (mouhahahaha!)

1

En Brusseleir, une femme (féminin de fieu).

2

Kiosque à journaux ou abribus.

 
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Le coup de projecteur de L'Eclaireur - Ukraine morne plaine

1 - Evgueni Prijogine n’était qu’un épiphénomène, Wagner est là pour rester en Afrique et au Moyen Orient;

2 - L’Otan et l’Ukraine commettent systématiquement les mêmes erreurs débouchant sur des batailles d’attrition dans lesquelles sont anéanties les armées ukrainiennes formées et équipées par l’Otan; et

3 - Il va falloir tenir comptables ceux qui ont laissé la puissance de la France être prise en otage par des intérêts qui ne sont pas les nôtres et s’assurer qu’ils ne puissent plus à l’avenir occuper de fonctions de pourvoir ou d’influence.

Explications dans le podcast.

Le coup de projecteur de L'Eclaireur - Ukraine morne plaine
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[ UE-Mercosur ] Il faut sauver l'Allemagne ?
Le ban et l'arrière-ban de la classe politique française s'élève contre l'accord de libre échange. Au nom de la défense des agriculteurs, vraiment ?

Qu’est ce que la mobilisation en France contre l’accord du Mercosur, ce traité qui ouvrira la voie à des échanges sans barrières douanières et réglementaires ni quotas sur de très nombreux produits et services entre l’Union européenne et le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay *, nous dit ? Que le pouvoir a une sainte terreur de la colère et des mobilisations des agriculteurs, exaspérés de ne pas avoir été entendus malgré toutes les promesses répétées du gouvernement.

Le Mercosur a réussi dans la classe politique française à faire l’unanimité contre lui, nous dit Mediapart ? Plus que le Mercosur, c’est la peur bleue d’un retour de manifestations monstres dans tout le pays, accompagnées de mouvements sociaux façon Gilets jaunes, qui pétrifie la classe politique dans son ensemble puisque ainsi organisée, cette mobilisation ne touchera pas que Paris et gagnera les circonscriptions…

Rappelons que l’accord commercial avec le Mercosur ne date pas d’hier. Les négociations ont commencé il y a vingt cinq ans et l’accord de principe remonte à 2019. Rappelons les tergiversations d’Emmanuel Macron, d’abord soutien du traité de libre échange avant de faire, en 2019, volte-face.Il est donc bien tard et vain pour le chef de l’Etat d’en appeler à la mise en place de “clauses miroirs” qui imposeraient une réciprocité des normes de production. Il est tout aussi tard et hypocrite pour la classe politique de présenter une unanimité de façade, au nom de “l’impact désastreux que cet accord aurait sur des filières entières de l’agriculture et de l’élevage”, de “la concurrence déloyale” d’un tel traité et d’un accord “contraire à l’Accord de Paris sur le climat”… Quand on a jeté l’anathème sur l’élevage français pour ses émanations de méthane et donc son rôle dans le… dérèglement climatique.

Qu’on se rappelle l’édifiant rapport de la Cour des comptes sur l’élevage bovin rendu en mai 2023 qui n’a guère fait sourciller les politiques. A lire ici.

Certes, s’élever contre les importations de poulet aux hormones brésilien, interdites en Europe, de céréales arrosées de produits phytosanitaires, tout aussi prohibés, est un enjeu majeur en termes d’alimentation, de santé publique, de sauvegarde d’un minimum de modèle agricole et de parts de marché dans une mondialisation heureuse (sic) que freine encore jusque-là droits de douane et taux de change.

Un enjeu majeur, érigé en totem, mais pour autant pas responsable de tous les maux de l’agriculture française.

Car le premier fournisseur de viande bovine en France, ce n’est pas l’Argentine, ni le Brésil. Mais les Pays-Bas. Le second fournisseur n’est pas plus un pays du Mercosur, mais l’Irlande. Pareil pour le troisième fournisseur qui n’est autre que l’Angleterre. Le quatrième est l’Allemagne. Le Brésil n’arrive qu’à la 10e place.

 

Comme le souligne Pierre Buigues qui, avant d’être professeur à l'Université de Toulouse, a travaillé pendant vingt ans à la Commission européenne comme économiste : “la crise de l'élevage bovin en France est une crise de la compétitivité de l'élevage bovin français vis-à-vis de ses partenaires européens”.

Même chose pour l’élevage ovin. En 2021, la France a importé 79 300 tonnes équivalent carcasses et en a exporté 9 700. Ses principaux fournisseurs ne sont pas le Brésil ou l’Argentine mais le Royaume-Uni et l’Irlande, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne. Et on ne vous parle pas du poulet ukrainien.

Le sucre ? La France est le premier pays producteur de betteraves à sucre dans l’Union européenne et le 2e producteur mondial de sucre de betterave.

Le riz ? Les premiers fournisseurs de la France sont l’Italie, le Cambodge, la Thaïlande et le Pakistan. Le miel ? La France importe son miel principalement d’Ukraine, d’Espagne, d’Allemagne et de Chine. En fait, il n’y a bien que le soja qui vient essentiellement d’Amérique du Sud et notamment du Brésil.

Les pays du Mercosur menacent-ils la “souveraineté alimentaire” (qui n’existe formellement pas sauf sous forme de slogan) de l’Union européenne ? Non. La France est-elle davantage en concurrence avec ses voisins européens ? Assurément oui.

Quelle est alors l’objet et la finalité de l’accord ? La réponse à cette question est davantage à chercher dans d’autres intérêts.

L'agriculture, variable d'ajustement politique et économique

Il faut se rappeler que la solution trouvée par la Commission européenne à une potentielle résistance française puisque, pour être signé, le traité du Mercosur requiert l’unanimité des Vingt-sept, a été suggérée par la puissante industrie automobile allemande, moteur de l’industrie économique outre-Rhin.

En janvier dernier, comme le rapportait Euractiv, c’est la directrice de l’association allemande de l’industrie automobile (VDA) qui avait émis l’idée – déjà appliquée pour l’accord UE-Canada (le CETA) – de diviser l’accord de libre échange en plusieurs parties (le “splitting”). De la sorte que les droits de douane et les quotas d’importation pourraient être votés à la majorité qualifiée des États membres **, le volet commercial des accords de libre-échange relevant de la compétence exclusive de la Commission européenne.

Ce n’est pas la première fois que la VDA montait au front, poussant à accélérer les négociations pour relancer les exportations automobiles allemandes, dans un contexte industriel national moribond marqué par les déboires d’un de ses fleurons : trois des dix usines de Volkswagen en Allemagne sont menacées de fermeture.

Car la particularité de l’Allemagne est qu’elle est un pays d’exportation. Elle figure dans le trio de tête des pays exportateurs dans le monde même si ces dernières années, entre la crise Covid et la guerre en Ukraine, elle a perdu des parts de marché.

Selon l'Office fédéral des statistiques, les voitures et les pièces détachées représentaient en 2023 17% des exportations allemandes. Trop au goût de certains. C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle avait été prise à partie par Donald Trump pendant sa campagne, le candidat menaçant d'introduire des droits de douane élevés sur les produits importés afin de rééquilibrer la balance commerciale en faveur des Etats-Unis.

Si l’automobile allemande a tout à craindre d’un renforcement des taxes douanières aux Etats-Unis maintenant que Donald Trump a été élu, elle a tout à gagner d’une levée des droits aux frontières dans les pays du Mercosur. D’autant que l’accord de libre échange supprimera totalement la plupart des droits dans l’automobile et les composants automobiles mais aussi dans les machines, les produits chimiques, les produits pharmaceutiques. Autant de secteurs où l’Allemagne exporte massivement. Au risque que le traité ne provoque la fermeture d’usines et des licenciements massifs en Argentine mais aussi au Brésil alors que le gouvernement a annoncé un programme d’investissement industriel de près de 50 milliards d’euros.

* Les ultimes négociations devraient se tenir au sommet du G20, à Brasília, les 18 et 19 novembre. Une fois signé par la Commission européenne, le traité doit être ratifié par le parlement européen.

** Soit 55 % des États membres représentant au moins 65 % de la population de l’Union européenne que peut contrecarrer une minorité de blocage constituée de quatre États membres du Conseil représentant plus de 35 % de la population de l’UE.

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Télés locales : ces instruments du pouvoir
L'audiovisuel public n'est pas le seul à fricoter avec les pouvoirs en place. En région, les télés régionales ont depuis longtemps appris à composer avec le politique.

Il n’y a pas que l’audiovisuel public pour entretenir des liens étroits avec les pouvoirs en place, comme on le racontait dans un précédent article. En région, cela fait belle lurette que les télévisions ont appris à composer sagement avec les exécutifs locaux.

Dans son rapport publié le 10 octobre, la chambre régionale des comptes Auvergne Rhône Alpes soulignait le peu de transparence et le grand flou dans laquelle baignent les relations contractuelles entre la Région Auvergne Rhône-Alpes, alors dirigée par Laurent Wauquiez, et les télés du cru, à savoir 8 Mont-Blanc, TéléGrenoble et Loire Télé. 

Moyennant 218 000 euros par an à chacune d’entre elles (hors subventions et achats de publi-reportages), la Région ne fait pas que distribuer de l’argent public pour maintenir à flot des chaines de plus en plus moribondes, et dont la mesure de l'audience baigne souvent dans le plus grand flou. Elle s’assure aussi d’un certain traitement, nonobstant le fait que les télés locales sont censées être astreintes à un certain nombre d’obligations en termes de neutralité… 

Ainsi donc, la collectivité intervient telle un rédacteur en chef dans la ligne éditoriale, validant les contenus et donnant même des instructions. Tout ceci est largement étayé dans le rapport de la CRC. Extrait : « On fournit l’info, eux mettent en forme. Passer nos contenus, nos pastilles, OK ». 

C'est du même acabit avec les télés BFM (BFM Lyon dans le cas présent) où on ne sait plus qui est quoi, entre les émissions, la pub et les publi-reportages. 

On savait les télés locales, tout comme la presse traditionnelle régionale, peu encline à l’investigation qui aurait d'abord le tort de déranger les pouvoirs locaux. En région, les médias sont d’abord des partenaires, qui composent telle la girouette, non en fonction des couleurs politiques mais au gré du vent électoral. Cette presse ne fera jamais, ô grand jamais, bouger les lignes.

Elle ne s'en cache d'ailleurs pas. « On n’est pas là pour faire de la politique mais faire de l’actualité positive », soulignait le PDG de TéléGrenoble Gérard Balthazard en décembre 2019 lors de son audition par le CSA. « On n’est pas inquiets parce que les élus savent que s’ils ne soutiennent pas, on peut être en difficulté ». 

Aussi, la retrouver prise au jeu du publi-reportage masqué n’est-il pas une surprise. Cela n’émeut du reste pas grand-monde. En 2019, un élu grenoblois d’opposition, Guy Tuscher s’était étonné, et avait dénoncé tout haut, les conventions qui liaient, sans aucun contrôle de l'argent public ainsi dépensé, la Ville de Grenoble à TéléGrenoble. Sachant que la Métropole de Grenoble fait de même.

Il ne s’est trouvé personne pour en faire l’écho. Personne dans la presse régionale, exception faite de Place Gre’net, média indépendant. Personne chez les élus – exception faite donc de Guy Tuscher – puisque tous ont pleinement conscience qu'un jour ou l'autre, ils auront bien besoin de telle vitrine bien peu regardante.

A Grenoble, TéléGrenoble pousse le petit système, dont la qualification de politico-médiatique trouve là toute sa démonstration, à son paroxysme, dans un mélange des genres qui n'émeut même pas la profession non plus. Là, des journalistes ont un ou plusieurs mandats électoraux locaux (sic) tout en faisant du conseil en communication (re-sic). Que ce soit Christophe Revil, maire de Claix, conseiller à la Métropole de Grenoble (qui finance TéléGrenoble) et élu au Département de l'Isère (qui finance TéléGrenoble) ou Nathalie Faure, fille de l’ex-sénateur de l’Isère, conseillère départementale et compagne de Gérard Balthazar, président de Télégrenoble

La moitié du budget des télés locales tourne avec l'argent public – 700 000 euros par an pour TéléGrenoble. Au nom du service public bien évidemment.

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La ville durable, concept coulé dans le béton
A Grenoble, les destins très liés depuis quinze ans de la Métropole, d'Eiffage et de Poma pour dessiner la ville de demain, durable, décarbonée, bétonnée, gentrifiée et... câblée.

Alors que le préfet tarde à donner son feu vert au projet de câble urbain aux portes de Grenoble (100 millions d’euros prix plancher), il est intéressant de se pencher sur la genèse d’un tel projet, dont on se demande comment diable il a pu cheminer jusqu’à ce stade de la procédure, à savoir l’enquête publique.

A lire également : "Le Métrocâble est un extraordinaire anti-démonstrateur du câble en urbain"

Pour comprendre comment il a pu atterrir là, tissant un parcours sans cohérence entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux, il faut voir au préalable que le câble s’inscrit dans une vaste transformation du nord-ouest de l’agglomération grenobloise. Quand on dit transformation, comprendre urbanisation et densification - bref bétonisation. En fait, une véritable orgie immobilière pour le plus grand plaisir - et le profit - du BTP, des promoteurs et des banques. Ce qui n’est manifestement pas antinomique avec le fait que la ville centre, Grenoble l’écolo, a été sacrée capitale verte européenne…

... La suite à lire sur le Substack de L'Eclaireur.

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