
2023 n’a pas seulement été l’année la plus chaude jamais enregistrée par l’Organisation météorologique mondiale.En 2023, la Terre s’est réchauffée de 0,2 °C de plus qu’attendu par les experts du Giec. Jamais une année n’avait autant mis en doute les prédictions des climatologues. Et c’est Gavin Schmidt, le directeur de l’Institut Goddard de la NASA pour les études spatiales, l’un des principaux laboratoires d’étude sur le réchauffement climatique, qui le dit. Et fait part de ses doutes dans la revue Nature.
“Au cours des neuf derniers mois, les températures moyennes à la surface de la terre et de la mer ont dépassé de 0,2 °C les records précédents, ce qui représente une marge énorme à l’échelle planétaire”, souligne le climatologue britannique.
“Une tendance générale au réchauffement est attendue en raison de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, mais cette hausse soudaine de la chaleur dépasse largement les prévisions faites par les modèles climatiques statistiques qui reposent sur des observations antérieures. De nombreuses raisons ont été avancées pour expliquer cet écart, mais aucune d’entre elles n’a encore pu concilier nos théories avec ce qui s’est passé.”
Pour l’heure donc, rien n’explique complètement ce phénomène, que les scientifiques se refusent pour la majorité d’entre eux à qualifier à ce stade d’emballement.
Hausse des émissions de gaz à effet de serre ? Pas suffisant, répond Gavin Schmidt. Effet d’El Nino, ce phénomène climatique associé au réchauffement de l’océan Pacifique qui serait venu contre-balancer La Niña ? Trop court, El Nino ne s’étant manifesté qu’à la mi-2023. Retombées de l’éruption volcanique Hunga Tonga–Hunga Ha’apai ? Pas suffisant non plus. Tout comme l’augmentation de l’activité solaire.