En même temps que le gouvernement demande à l'hôpital de se serrer la ceinture en s'asseyant sur 600 millions d'euros à rajouter à tout ce qui n'a pas été rattrappé; en même temps qu'est actée la baisse des remboursements des soins dentaires – ça tombe bien les retards ou manques de soins allègeront d'autant des cabinets dentaires surchargés faute de dentistes – en même temps que se profile l'augmentation des franchises médicales sur les médicaments et les consultations... en même temps donc, le gouvernement se dote d'une nouvelle instance, dont on ne sait si l'objet s'avère vraiment indispensable. Mais qui interroge quant aux priorités de l'exécutif.
Comme il existe un comité d'histoire du ministère de la culture ou un comité d'histoire du ministère des sports, un comité d'histoire a été institué pour la santé. Rien de très original à ceci près que ce comité dont l'objectif est notamment, lit-on dans l'arrêté, "de reconstituer l'histoire de la politique publique de la santé, d'approfondir les connaissances historiques sur le rôle du ministère chargé de la santé, notamment en matière de gestion des crises sanitaires et de développer un programme de recueil de témoignages", présidé par Roselyne Bachelot.
Rappelons que ministre de la santé, Roselyne Bachelot est à l'origine d'une réforme en 2009 (HPST, Hôpital, patients, santé et territoire) qui a contribué à faire de l'hôpital ce qu'il est aujourd'hui : un quasi-champ de ruines. Qu'à la suite de la mise en place par Sarkozy de la tarification à l'activité (qui a grevé le budget des hôpitaux), la loi Bachelot a notamment institué les groupements sanitaires, regroupant hôpitaux, cliniques et médecins libéraux. De la sorte qu'aujourd'hui, des sépcialités n'existent quasiment plus que dans le privé (la chirurgie orthopédique ou l'imagerie par exemple) avec son corollaire : les dépassements d'honoraires.
Une franche réussite, et notamment dans l'accès aux soins égal pour tous et que ne dément donc pas de récentes nominations. Outre Roselyne Bachelot, qui après une parenthèse par le télé-réalité, revient par une autre porte à la santé, Georges-François Leclerc a été en janvier dernier nommé directeur de cabinet de la ministre de la santé Catherine Vautrin. Directeur de cabinet de Roselyne Bachelot à l'époque, il était le véritable artisan de la loi HPST. Le changement se fera donc dans la continuité...