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D'Eretz Israël à ersatz d'Israël
La CPI émet enfin des mandats d'arrêt contre Netanyahu et les dirigeants du Hamas.
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La Cour pénale internationale (CPI) jouait en l'espèce le peu de crédibilté qu'il lui restait. Sans émettre de mandats d'arrêts alors que les crimes de guerre et contre l'humanité sont parfaitement établis tant du côté du Hamas le 7 octobre 2023 que pour la riposte israélienne depuis sept mois, c'était la fin des haricots.

Comme toujours, la CPI fait trop peu et trop tard, démonstration qu'il ne s'agit pas de justice mais de politique. Pourquoi donc des mandats d'arrêts contre les dirigeants du Hamas n'ont pas été délivrés dès le mois d'octobre ? Pourquoi donc des mandats d'arrêt n'ont-ils pas été délivrés dès le mois de novembre pour l'ensemble du gouvernement israélien et de l'état-major de Tsahal? Pourquoi attendre plusieurs dizaines de miliers de morts quant on peut sévir et calmer tout le monde quand il n'y a en a "que" quelques milliers qui constituaient autant de crimes de part et d'autre? La CPI na pas fait montre de la même diligence qu'avec Vladimir Poutine, encore une indication qu'il s'agit bien de politique, non pas de droit. 

Ces mandats d'arrêt vont-ils avoir un effet sur le cours du conflit? Peu probable dans un premier temps puisque Israël est un État voyou qui refuse d'appliquer le droit international depuis 1948 et le Hamas est un acteur non étatique aussi fondamentaliste que criminel et terroriste. En revanche, cela va sérieusement compliquer l'aide militaire américaine. Joe Biden, Antony Blinken, Jake Sullivan encourent également des poursuites pour complicité de crimes de guerre et contre l'humanité puisqu'ils ont autorisé la livraison des armes ayant rendu possible la commission de ces crimes en sachant qu'ils étaient et/ou allaient être commis.

Il est regrettable que la justice française, qui a compétence universelle pour les crimes de guerre et contre l'humanité, n'ait pas bougé le petit doigt. Nous avons encore raté une excellente occasion de reprendre notre  traditionnel rôle de puissance d'équilibre au Moyen Orient. Vu le bilan d'Emmanuel Macron en matière de politique étrangère et la personne même de Stéphane Séjourné, ministre des affaires étrangères qui lui sont parfaitement étrangères, il ne faut attendre ni intelligence ni courage. 

Ce qui est vrai pour la politique extérieure l'est aussi en politique intérieure. Ces mandats d'arrêts de la CPI offrent la possibilité de cadrer les camps pro-palestiniens et pro-israéliens et d'endiguer définitivement l'importation en France d'un conflit qui n'est pas le nôtre.

  • Tout organisme soutenant le Hamas ou le gouvernement israélien peut légitimement être dissout;
  • Tout commentateur, tout activiste, tout élu dépassant les bornes de la controverse politique factuelle pourra être poursuivi pour apologie de crimes de guerre et contre l'humanité;
  • Le régime des visas pour les Israéliens souhaitant se rendre en France doit être résinstauré afin de sanctionner l'ensemble des colons en leur interdisant l'accès à notre territoire;
  • Un contrôle strict de la circulation des capitaux en France et en Israël, qu'elle soit directe ou indirecte doit être rétabli.
  • Les très nombreux Israéliens français de papier n'ayant dans les faits aucun rapport avec la France doivent se voir retirer la qualité de Français. Des gens qui "se comportent en fait comme les nationaux d’un pays étranger peuvent, s’ils ont la nationalité de ce pays, être déclarés, par décret après avis conforme du Conseil d’État, avoir perdu la qualité de Français", article 23-7 du code civil. 
  • Les détenteurs de passeports français ayant participé aux opérations de l'armée israélienne à Gaza doivent se voir retirer la nationalité française en vertu des articles 23-7 et  23-8 du code civil et faire l'objet de poursuites pénales en France pour complicité de crimes de guerre et contre l'humanité dès leur arrivée sur le territoire national. Même chose pour tout combattant du Hamas.

Israël n'est pas la France. Israël n'est pas un pays européen car pas situé en Europe. Même chose pour la Palestine. Mais vous verrez que rien ne sera fait pour améliorer la concorde en France en renvoyant tout ceux qui importent un conflit qui n'est pas le nôtre à l'endroit où il se déroule. Que ceux qui veulent s'écharper le fassent sur place. 

 

 

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Le coup de projecteur de L'Eclaireur - Ukraine morne plaine

1 - Evgueni Prijogine n’était qu’un épiphénomène, Wagner est là pour rester en Afrique et au Moyen Orient;

2 - L’Otan et l’Ukraine commettent systématiquement les mêmes erreurs débouchant sur des batailles d’attrition dans lesquelles sont anéanties les armées ukrainiennes formées et équipées par l’Otan; et

3 - Il va falloir tenir comptables ceux qui ont laissé la puissance de la France être prise en otage par des intérêts qui ne sont pas les nôtres et s’assurer qu’ils ne puissent plus à l’avenir occuper de fonctions de pourvoir ou d’influence.

Explications dans le podcast.

Le coup de projecteur de L'Eclaireur - Ukraine morne plaine
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[ UE-Mercosur ] Il faut sauver l'Allemagne ?
Le ban et l'arrière-ban de la classe politique française s'élève contre l'accord de libre échange. Au nom de la défense des agriculteurs, vraiment ?

Qu’est ce que la mobilisation en France contre l’accord du Mercosur, ce traité qui ouvrira la voie à des échanges sans barrières douanières et réglementaires ni quotas sur de très nombreux produits et services entre l’Union européenne et le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay *, nous dit ? Que le pouvoir a une sainte terreur de la colère et des mobilisations des agriculteurs, exaspérés de ne pas avoir été entendus malgré toutes les promesses répétées du gouvernement.

Le Mercosur a réussi dans la classe politique française à faire l’unanimité contre lui, nous dit Mediapart ? Plus que le Mercosur, c’est la peur bleue d’un retour de manifestations monstres dans tout le pays, accompagnées de mouvements sociaux façon Gilets jaunes, qui pétrifie la classe politique dans son ensemble puisque ainsi organisée, cette mobilisation ne touchera pas que Paris et gagnera les circonscriptions…

Rappelons que l’accord commercial avec le Mercosur ne date pas d’hier. Les négociations ont commencé il y a vingt cinq ans et l’accord de principe remonte à 2019. Rappelons les tergiversations d’Emmanuel Macron, d’abord soutien du traité de libre échange avant de faire, en 2019, volte-face.Il est donc bien tard et vain pour le chef de l’Etat d’en appeler à la mise en place de “clauses miroirs” qui imposeraient une réciprocité des normes de production. Il est tout aussi tard et hypocrite pour la classe politique de présenter une unanimité de façade, au nom de “l’impact désastreux que cet accord aurait sur des filières entières de l’agriculture et de l’élevage”, de “la concurrence déloyale” d’un tel traité et d’un accord “contraire à l’Accord de Paris sur le climat”… Quand on a jeté l’anathème sur l’élevage français pour ses émanations de méthane et donc son rôle dans le… dérèglement climatique.

Qu’on se rappelle l’édifiant rapport de la Cour des comptes sur l’élevage bovin rendu en mai 2023 qui n’a guère fait sourciller les politiques. A lire ici.

Certes, s’élever contre les importations de poulet aux hormones brésilien, interdites en Europe, de céréales arrosées de produits phytosanitaires, tout aussi prohibés, est un enjeu majeur en termes d’alimentation, de santé publique, de sauvegarde d’un minimum de modèle agricole et de parts de marché dans une mondialisation heureuse (sic) que freine encore jusque-là droits de douane et taux de change.

Un enjeu majeur, érigé en totem, mais pour autant pas responsable de tous les maux de l’agriculture française.

Car le premier fournisseur de viande bovine en France, ce n’est pas l’Argentine, ni le Brésil. Mais les Pays-Bas. Le second fournisseur n’est pas plus un pays du Mercosur, mais l’Irlande. Pareil pour le troisième fournisseur qui n’est autre que l’Angleterre. Le quatrième est l’Allemagne. Le Brésil n’arrive qu’à la 10e place.

 

Comme le souligne Pierre Buigues qui, avant d’être professeur à l'Université de Toulouse, a travaillé pendant vingt ans à la Commission européenne comme économiste : “la crise de l'élevage bovin en France est une crise de la compétitivité de l'élevage bovin français vis-à-vis de ses partenaires européens”.

Même chose pour l’élevage ovin. En 2021, la France a importé 79 300 tonnes équivalent carcasses et en a exporté 9 700. Ses principaux fournisseurs ne sont pas le Brésil ou l’Argentine mais le Royaume-Uni et l’Irlande, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne. Et on ne vous parle pas du poulet ukrainien.

Le sucre ? La France est le premier pays producteur de betteraves à sucre dans l’Union européenne et le 2e producteur mondial de sucre de betterave.

Le riz ? Les premiers fournisseurs de la France sont l’Italie, le Cambodge, la Thaïlande et le Pakistan. Le miel ? La France importe son miel principalement d’Ukraine, d’Espagne, d’Allemagne et de Chine. En fait, il n’y a bien que le soja qui vient essentiellement d’Amérique du Sud et notamment du Brésil.

Les pays du Mercosur menacent-ils la “souveraineté alimentaire” (qui n’existe formellement pas sauf sous forme de slogan) de l’Union européenne ? Non. La France est-elle davantage en concurrence avec ses voisins européens ? Assurément oui.

Quelle est alors l’objet et la finalité de l’accord ? La réponse à cette question est davantage à chercher dans d’autres intérêts.

L'agriculture, variable d'ajustement politique et économique

Il faut se rappeler que la solution trouvée par la Commission européenne à une potentielle résistance française puisque, pour être signé, le traité du Mercosur requiert l’unanimité des Vingt-sept, a été suggérée par la puissante industrie automobile allemande, moteur de l’industrie économique outre-Rhin.

En janvier dernier, comme le rapportait Euractiv, c’est la directrice de l’association allemande de l’industrie automobile (VDA) qui avait émis l’idée – déjà appliquée pour l’accord UE-Canada (le CETA) – de diviser l’accord de libre échange en plusieurs parties (le “splitting”). De la sorte que les droits de douane et les quotas d’importation pourraient être votés à la majorité qualifiée des États membres **, le volet commercial des accords de libre-échange relevant de la compétence exclusive de la Commission européenne.

Ce n’est pas la première fois que la VDA montait au front, poussant à accélérer les négociations pour relancer les exportations automobiles allemandes, dans un contexte industriel national moribond marqué par les déboires d’un de ses fleurons : trois des dix usines de Volkswagen en Allemagne sont menacées de fermeture.

Car la particularité de l’Allemagne est qu’elle est un pays d’exportation. Elle figure dans le trio de tête des pays exportateurs dans le monde même si ces dernières années, entre la crise Covid et la guerre en Ukraine, elle a perdu des parts de marché.

Selon l'Office fédéral des statistiques, les voitures et les pièces détachées représentaient en 2023 17% des exportations allemandes. Trop au goût de certains. C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle avait été prise à partie par Donald Trump pendant sa campagne, le candidat menaçant d'introduire des droits de douane élevés sur les produits importés afin de rééquilibrer la balance commerciale en faveur des Etats-Unis.

Si l’automobile allemande a tout à craindre d’un renforcement des taxes douanières aux Etats-Unis maintenant que Donald Trump a été élu, elle a tout à gagner d’une levée des droits aux frontières dans les pays du Mercosur. D’autant que l’accord de libre échange supprimera totalement la plupart des droits dans l’automobile et les composants automobiles mais aussi dans les machines, les produits chimiques, les produits pharmaceutiques. Autant de secteurs où l’Allemagne exporte massivement. Au risque que le traité ne provoque la fermeture d’usines et des licenciements massifs en Argentine mais aussi au Brésil alors que le gouvernement a annoncé un programme d’investissement industriel de près de 50 milliards d’euros.

* Les ultimes négociations devraient se tenir au sommet du G20, à Brasília, les 18 et 19 novembre. Une fois signé par la Commission européenne, le traité doit être ratifié par le parlement européen.

** Soit 55 % des États membres représentant au moins 65 % de la population de l’Union européenne que peut contrecarrer une minorité de blocage constituée de quatre États membres du Conseil représentant plus de 35 % de la population de l’UE.

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Télés locales : ces instruments du pouvoir
L'audiovisuel public n'est pas le seul à fricoter avec les pouvoirs en place. En région, les télés régionales ont depuis longtemps appris à composer avec le politique.

Il n’y a pas que l’audiovisuel public pour entretenir des liens étroits avec les pouvoirs en place, comme on le racontait dans un précédent article. En région, cela fait belle lurette que les télévisions ont appris à composer sagement avec les exécutifs locaux.

Dans son rapport publié le 10 octobre, la chambre régionale des comptes Auvergne Rhône Alpes soulignait le peu de transparence et le grand flou dans laquelle baignent les relations contractuelles entre la Région Auvergne Rhône-Alpes, alors dirigée par Laurent Wauquiez, et les télés du cru, à savoir 8 Mont-Blanc, TéléGrenoble et Loire Télé. 

Moyennant 218 000 euros par an à chacune d’entre elles (hors subventions et achats de publi-reportages), la Région ne fait pas que distribuer de l’argent public pour maintenir à flot des chaines de plus en plus moribondes, et dont la mesure de l'audience baigne souvent dans le plus grand flou. Elle s’assure aussi d’un certain traitement, nonobstant le fait que les télés locales sont censées être astreintes à un certain nombre d’obligations en termes de neutralité… 

Ainsi donc, la collectivité intervient telle un rédacteur en chef dans la ligne éditoriale, validant les contenus et donnant même des instructions. Tout ceci est largement étayé dans le rapport de la CRC. Extrait : « On fournit l’info, eux mettent en forme. Passer nos contenus, nos pastilles, OK ». 

C'est du même acabit avec les télés BFM (BFM Lyon dans le cas présent) où on ne sait plus qui est quoi, entre les émissions, la pub et les publi-reportages. 

On savait les télés locales, tout comme la presse traditionnelle régionale, peu encline à l’investigation qui aurait d'abord le tort de déranger les pouvoirs locaux. En région, les médias sont d’abord des partenaires, qui composent telle la girouette, non en fonction des couleurs politiques mais au gré du vent électoral. Cette presse ne fera jamais, ô grand jamais, bouger les lignes.

Elle ne s'en cache d'ailleurs pas. « On n’est pas là pour faire de la politique mais faire de l’actualité positive », soulignait le PDG de TéléGrenoble Gérard Balthazard en décembre 2019 lors de son audition par le CSA. « On n’est pas inquiets parce que les élus savent que s’ils ne soutiennent pas, on peut être en difficulté ». 

Aussi, la retrouver prise au jeu du publi-reportage masqué n’est-il pas une surprise. Cela n’émeut du reste pas grand-monde. En 2019, un élu grenoblois d’opposition, Guy Tuscher s’était étonné, et avait dénoncé tout haut, les conventions qui liaient, sans aucun contrôle de l'argent public ainsi dépensé, la Ville de Grenoble à TéléGrenoble. Sachant que la Métropole de Grenoble fait de même.

Il ne s’est trouvé personne pour en faire l’écho. Personne dans la presse régionale, exception faite de Place Gre’net, média indépendant. Personne chez les élus – exception faite donc de Guy Tuscher – puisque tous ont pleinement conscience qu'un jour ou l'autre, ils auront bien besoin de telle vitrine bien peu regardante.

A Grenoble, TéléGrenoble pousse le petit système, dont la qualification de politico-médiatique trouve là toute sa démonstration, à son paroxysme, dans un mélange des genres qui n'émeut même pas la profession non plus. Là, des journalistes ont un ou plusieurs mandats électoraux locaux (sic) tout en faisant du conseil en communication (re-sic). Que ce soit Christophe Revil, maire de Claix, conseiller à la Métropole de Grenoble (qui finance TéléGrenoble) et élu au Département de l'Isère (qui finance TéléGrenoble) ou Nathalie Faure, fille de l’ex-sénateur de l’Isère, conseillère départementale et compagne de Gérard Balthazar, président de Télégrenoble

La moitié du budget des télés locales tourne avec l'argent public – 700 000 euros par an pour TéléGrenoble. Au nom du service public bien évidemment.

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La ville durable, concept coulé dans le béton
A Grenoble, les destins très liés depuis quinze ans de la Métropole, d'Eiffage et de Poma pour dessiner la ville de demain, durable, décarbonée, bétonnée, gentrifiée et... câblée.

Alors que le préfet tarde à donner son feu vert au projet de câble urbain aux portes de Grenoble (100 millions d’euros prix plancher), il est intéressant de se pencher sur la genèse d’un tel projet, dont on se demande comment diable il a pu cheminer jusqu’à ce stade de la procédure, à savoir l’enquête publique.

A lire également : "Le Métrocâble est un extraordinaire anti-démonstrateur du câble en urbain"

Pour comprendre comment il a pu atterrir là, tissant un parcours sans cohérence entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux, il faut voir au préalable que le câble s’inscrit dans une vaste transformation du nord-ouest de l’agglomération grenobloise. Quand on dit transformation, comprendre urbanisation et densification - bref bétonisation. En fait, une véritable orgie immobilière pour le plus grand plaisir - et le profit - du BTP, des promoteurs et des banques. Ce qui n’est manifestement pas antinomique avec le fait que la ville centre, Grenoble l’écolo, a été sacrée capitale verte européenne…

... La suite à lire sur le Substack de L'Eclaireur.

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