Un tweet vient résumer tout ce que l’on ne savait déjà. Aurélien Rousseau, l’ex-ministre de la santé macroniste passé Nouveau Front populaire ne cache même plus les relations incestueuses qu’entretient le petit monde médiatique tendance mainstream avec son pendant politique : il les porte en étendard.
On ne va pas revenir sur la campagne médiatique de l’entre-deux tours – on en a suffisamment parlé – où on a vu les quotidiens sus-cités allègrement piétiner la charte de Munich*, se faisant les thuriféraires des pouvoirs en place dans un exercice à faire pâlir l’autre presse, celle de droite, toute à ses obsessions sécuritaires (le triptyque violence, immigration, sécurité) mais un quasi-modèle de pluralisme à comparer à Libération…
Le tweet d’Aurélien Rousseau ne révèle rien. Il s’inscrit dans une vieille tradition française qui voit des journalistes, à tous les niveaux, locaux et nationaux, fricoter allègrement avec les politiques. On ne va pas faire la liste, elle est bien trop longue. Mais qu'on se rappelle du grand moment d'absence de Léa Salamé (en couple avec Raphaël Glucksmann sans que cela chagrine plus que ça) sur France Inter face au ministre de la santé affirmant à propos du vaccin anti-Covid : “on sait qu'on n'a pas d'effets secondaires”. Il n’est qu’un exemple, criant, d’un exercice qui n’a qu’un seul but : le maintien des pouvoirs, politiques et médiatiques, en place.
La cuvée 2023 des aides à la presse vient en apporter une nouvelle démonstration. Non pas qu'une nouvelle fois, des dizaines de millions d'euros (194 millions pour 2023) viennent maintenir à flot une presse moribonde mais parce qu'il ne s'est trouvé personne pour en faire écho, exception faite de La Lettre A. Et voilà qu'Aurélien Rousseau vient afficher tout haut ce que tout le monde sait, et ce sans que personne, et notamment dans les médias cités, ne dise quoi que ce soit. Ce qui en dit doublement long.
* “Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste”, énonce la charte de déontologie de Munich, la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, signée le 24 novembre 1971 à Munich et adoptée par la Fédération européenne des journalistes.